Nos relations avec les autres confessions


Soren F. Cox


En août 1852, alors que l’Église s’efforçait toujours de s’établir dans l’Ouest des États-Unis, le président Brigham Young lança un appel hardi pour que des missionnaires aillent en Chine, en Inde, au Siam (Thaïlande), et à Ceylan (Sri Lanka). Les dix-sept missionnaires qui furent envoyés prirent certains des tout premiers contacts que les saints des derniers jours aient eus avec des non-chrétiens (voir Asie, l’Église en : Asie de l’Est). À cause de des guerres civiles, du rejet et des difficultés linguistiques et culturelles, l’œuvre dans la plupart des pays ne dura que quelques mois ; néanmoins, l’œuvre en Inde continua jusqu’en 1856. Bien que quelques tentatives eussent été faites au début du vingtième siècle, l’Église n’entreprit plus aucun effort d’envergure pour s’établir dans les pays non chrétiens, notamment en Asie, jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale.

Stimulée par l’expérience des militaires de l’Église en Asie pendant et après la guerre, l’Église ouvrit des missions en Asie de l’Est à la fin des années 1940. Depuis lors, des paroisses et des pieux dirigés par les membres locaux ont été créés au Japon, en Corée du Sud, à Hong-Kong, à Taiwan et aux Philippines ; des temples ont été construits dans tous ces endroits.

Dans les années 1970 et 1980, l’Église a grandi dans les pays du sud-est asiatique tels que Singapour, la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie et dans les pays du sud asiatique, l’Inde et le Sri Lanka. Bien que de petits débuts aient été réalisés dans quelques pays musulmans, la croissance de l’Église dans ces pays a été limitée.

Les programmes des services de santé de l’Église aux Philippines et l’aide aux réfugiés en Thaïlande ont eu un accueil favorable. Les contacts de haut niveau avec les autorités gouvernementales dans beaucoup de pays ont donné lieu à une réponse positive aux valeurs de l’Église et de ses membres. De façon générale, l’Église a fait des efforts soutenus pour rester sensible aux lois et aux coutumes locales, notamment les règlements basés sur le sentiment religieux.

La croissance de l’Église en Afrique s’est principalement produite dans le dernier trimestre du vingtième siècle, particulièrement après la révélation de 1978 permettant à tous les hommes dignes de détenir la prêtrise (voir Afrique, l’Église en ; Doctrine et Alliances : Déclaration officielle–2). Des assemblées ont été établies dans plusieurs pays et la population de l’Église se développe rapidement. Ces dernières années, l’Église s’est jointe à diverses organisations caritatives pour envoyer des secours contre la famine aux pays en détresse du continent africain (voir Aide économique).

Dans le domaine éducatif, les centres de formation pour les missionnaires enseignent beaucoup de langues étrangères et donnent des cours sur les religions et les cultures des pays non occidentaux, et à des fins éducatives, des « culturegrams » ont été mis au point qui sont maintenant utilisés par les organismes gouvernementaux des États-Unis. En outre, des cours sont donnés sur les religions du monde dans les institutions d’enseignement supérieur. De plus, des colloques sur l’islam et sur les religions d’Afrique ont été accueillis à l’université Brigham Young avec la participation d’un certain nombre de dirigeants et de savants religieux distingués.

Dans beaucoup de pays, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est regardée comme une Église américaine. Cependant, les dirigeants de l’Église ont fortement souligné qu’elle est universelle, une Église pour tous les hommes de partout (voir Religions du monde (non chrétiennes) et mormonisme). Un exposé magistral fait en 1974 par le président Spencer W. Kimball a souligné la responsabilité de l’Église de parler de l’Évangile à tous les enfants de Dieu (Ensign 4, oct. 1974, p. 2-14). En conséquence, dans la dernière moitié du vingtième siècle, l’Église a fait des efforts plus importants pour s’établir dans le monde entier.

D’une manière générale, l’ouverture des saints aux non-chrétiens a eu un effet positif et vivifiant sur les membres de l’Église, a fortement renforcé la population de l’Église et a suscité une prise de conscience accrue des différences culturelles aussi bien que la bonne volonté de travailler en tenant compte de ces différences.

Bibliographie

Palmer, Spencer J. The Expanding Church. Salt Lake City, 1978.

Palmer, Spencer J., dire. de publ. mormons and Muslims. Provo, Utah, 1983.

(Article tiré de l'Encyclopédie du mormonisme (Macmillan Publishing Company, 1992), traduction : Marcel Kahne, source : www.idumea.org, avec autorisation)