La
résurrection des morts
Étroitement
liée et analogue à la régénération
fixée de la terre, par laquelle notre planète passera
de son état actuel, triste et déchu, à un état
de perfection glorifiée, il y a aussi la résurrection
des corps de tous les êtres qui y auront passé leur
existence. L'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours enseigne la doctrine de la résurrection
littérale, véritable réunion des esprits des
morts et des tabernacles dont ils étaient revêtus au
cours de leur épreuve mortelle, et transition de l'état
mortel à l'état immortel dans le cas de certains qui
vivront dans la chair à l'époque de l'avènement
du Seigneur, et qui, à cause de leur droiture individuelle, se
verront épargner le sommeil du tombeau.
La Bible regorge de témoignages sur la résurrection des morts. Les connaissances humaines au sujet de la résurrection reposent totalement sur la révélation. Les peuples païens n'ont que peu ou point d'idées au sujet d'un réel retour des morts à la vie.
Lorsque
nous acceptons la doctrine d'une résurrection, nous devons
nous laisser guider par la foi, qui est, cependant, supportée
par une révélation abondante donnée d'une
manière sans équivoque et sûre. La science, fruit
des recherches humaines, est incapable de nous fournir une indication
quelconque sur un tel événement dans l'histoire des
choses vivantes, et les hommes ont essayé, en vain, d'en
trouver une analogie exacte dans la nature qui nous entoure.
Des comparaisons ont été faites, il est vrai, des métaphores ont été employées pour montrer, dans la nature, une certaine contrepartie ou similitude de ce changement immortalisant que l'âme chrétienne espère avec une confiance inébranlable ; mais toutes ces comparaisons sont défectueuses dans leur application et fausses dans leurs prétendues analogies.
Le
retour du printemps après le sommeil de mort l'hiver, le
passage de la chenille rampante à la chrysalide cadavéreuse
et, ensuite, l'apparition du papillon ailé, la sortie d'un
oiseau vivant de la niche sépulcrale de l’œuf, tout cela et d'autres procédés naturels de
développement ont été employés pour
illustrer la résurrection. Toutes ces comparaisons sont
insuffisantes, car, dans aucun cas d'un tel éveil, il n'y a eu
mort réelle.
Si un arbre meurt, il ne retrouvera pas son
feuillage au retour du soleil ; si la nymphe, dans la chrysalide, ou
le germe de vie à l'intérieur de l’œuf sont
tués, ni papillon ni oisillon n'en sortira. Lorsque nous
employons de telles illustrations sans discrimination, nous sommes
tentés de concevoir la pensée que le corps destiné
à ressusciter n'est pas vraiment mort, et que, par conséquent,
la vivification qui suivra n'est pas ce que la parole révélée
l'a proclamée.
L'observation prouve que la séparation
de l'esprit du corps laisse celui-ci tout à fait inanimé,
dorénavant incapable de résister au processus naturel
de dissolution physique et chimique. Le corps, abandonné par
son occupant immortel, est littéralement mort ; il se résout
en ses composants naturels, et sa substance retourne dans le cycle
universel de la matière. Cependant la résurrection des
morts est assurée ; la foi de ceux qui mettent leur confiance
en la parole révélée sera justifiée, et
le décret divin sera exécuté en entier.
Prédictions
de la résurrection
Les
prophètes des temps anciens ont prévu et prédit
la victoire finale sur la mort. Certains d'entre eux témoignèrent
particulièrement de la victoire du Christ sur le tombeau ;
d'autres se sont étendus sur la résurrection de façon
générale. Job, l'homme de la patience dans les
tribulations, chanta avec foi, même au milieu de ses
souffrances :
« Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu'il se tiendra sur la terre au dernier jour. Et même si les vers de ma peau détruisent ce corps, cependant, dans ma chair je verrai Dieu » (Job 19:25-26, versions du roi Jacques, Crampon et Lemaistre de Sacy ; voir aussi Ésaïe 26:19 ; Ézéchiel 37:11-14 ; Osée 13:14). Énoch, à qui le Seigneur révéla son plan de rédemption des hommes, eut la vision de la résurrection du Christ, des justes qui étaient morts et qui se levèrent avec lui et de la résurrection finale de tous les hommes (voir Moïse 7:56-57).
Néphi
témoigna à ses frères que la mort du Rédempteur
était une nécessité prévue afin que la
résurrection d'entre les morts pût être donnée
à l'homme. Voici ses paroles :
« De même que la
mort a passé sur tous les hommes pour accomplir le dessein
miséricordieux du grand Créateur, il est nécessaire
qu'il y ait un pouvoir de résurrection ; et la résurrection
doit venir aux hommes par suite de la chute ; et la chute est venue
de la transgression, et parce que l'homme est tombé, il a été
retranché de la présence du Seigneur...
« Et cette mort
dont j'ai parlé, qui est la mort spirituelle, rendra ses morts
; et cette mort spirituelle est l'enfer. Ainsi, la mort et l'enfer
doivent rendre leurs morts ; l'enfer doit rendre ses esprits captifs,
et le tombeau doit rendre ses corps captifs ; et les corps et les
esprits des hommes seront rendus l'un à l'autre ; et cela se
fera par le pouvoir de la résurrection du Très-Saint
d'Israël.
« Ô, que le plan de notre Dieu est grand ! Car, d'un autre côté, le paradis de Dieu doit rendre les esprits des justes, et le tombeau les corps des justes ; et l'esprit et le corps sont rendus l'un à l'autre ; et tous les hommes deviennent incorruptibles et immortels, et ils sont des âmes vivantes, ayant une connaissance parfaite comme nous dans la chair, seulement avec cette différence que notre connaissance sera parfaite » (2 Néphi 9:6, 12-13).
Samuel,
le prophète lamanite, prédit la naissance du Sauveur,
son ministère, sa mort, sa résurrection, et expliqua la
résurrection des hommes qui s'ensuivrait :
« Car il doit sûrement mourir pour que le salut arrive ; oui, il lui convient et il est expédient qu'il meure, pour réaliser la résurrection des morts, afin que, par là, les hommes puissent être amenés dans la présence du Seigneur. Oui, voici, cette mort réalise la résurrection et rachète toute l'humanité de la première mort – de cette mort spirituelle ; car toute l'humanité étant retranchée de la présence du Seigneur par la chute d'Adam, est considérée comme morte, tant aux choses temporelles qu'aux choses spirituelles. Mais voici, la résurrection du Christ rachète l'humanité, oui, même toute l'humanité et la ramène dans la présence du Seigneur » (Hélaman 14:15-17 ; voir aussi Mosiah 15:20-24 et Alma 40:2-6, 16-24).
Le
Nouveau Testament montre que la doctrine de la résurrection
était comprise à l'époque de la mission
terrestre du Christ, et de l'ère apostolique qui suivit (voir
Matthieu 14:1-2 ; Jean 11:24). Le Maître lui-même
proclama ces enseignements. En réponse aux Sadducéens
hypercritiques il dit : « Pour ce qui est de la résurrection
des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le
Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Dieu West pas
le Dieu des morts, mais des vivants » (Matthieu 22:31-32 ; voir
aussi Luc 14:14).
Il parla en ces termes aux Juifs qui cherchaient à lui ôter la vie à cause de ses actions et de sa doctrine : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront » (Jean 5:24-25 ; voir aussi verset 21 et 11:23-25).
Les
propres paroles que le Christ prononça alors qu'il était
encore dans la chair prouvent qu'il comprenait parfaitement le but de
son martyre proche et de la résurrection qui devait suivre. Il
dit à Nicodème : « Et comme Moïse éleva
le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils
de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui
ait la vie éternelle » (Jean 3:14-15). Et il déclara
à Marthe qui se lamentait au sujet de la mort de son frère
Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui
croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jean
11:25). Il prophétisa souvent sur sa propre résurrection,
spécifiant même le temps que son corps resterait dans le
tombeau (voir Matthieu 12:40 ; 16:21 ; 17:23 ; 20-19).
Deux résurrections
Deux
résurrections générales sont mentionnées
dans les Écritures, que l'on peut appeler la première
résurrection et la résurrection finale, ou bien la
résurrection des justes et la résurrection des
injustes. La première fut inaugurée par la résurrection
de Jésus-Christ ; immédiatement après celle-ci,
un grand nombre de saints sortirent de leur tombeau. La résurrection
des justes a continué à s'effectuer depuis ce temps-là
et sera beaucoup étendue ou réalisée d'une
manière générale lors de la venue du Christ en
gloire. La résurrection finale sera différée
jusqu'à la fin des mille ans de paix, et se produira lors du
jugement dernier.
La
première résurrection
La
résurrection du Christ et celle qui suivit immédiatement. Les faits de la résurrection du Christ d'entre les morts
sont attestés par un tel déploiement de preuves
scripturales qu'il n'y a aucune place pour le doute, dans l'esprit de
toute personne qui croit aux livres sacrés, en ce qui concerne
la réalité de cet événement. L'ange, qui
avait roulé la pierre qui fermait le sépulcre, dit aux
femmes qui se rendirent de bon matin au tombeau : « Il n'est
point ici, il est ressuscité comme il l'avait dit »
(Matthieu 28:6).
Dans la suite, le Seigneur ressuscité se montra à beaucoup de personnes (voir Matthieu 28:9, 16 ; Marc 16:14 ; Luc 24:13-31, 34 ; Jean 20:14-17, 19, 26 ; 21:1-4 ; 1 Corinthiens15:5-8) au cours de l'intervalle de quarante jours qui s'écoula entre sa mort et son ascension (voir Luc 24:49-51 ; Actes 1:1-11). Après son ascension, il se manifesta aux Néphites sur le continent américain, comme nous l'avons déjà dit à une autre occasion (voir 3 Néphi 11-26 ; Éther 3). Les apôtres, comme nous le verrons, ne cessèrent jamais de témoigner de la véracité de la résurrection de leur Seigneur ni de proclamer les résurrections de l'avenir.
Le Christ, « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Corinthiens 15:20, 23 ; voir aussi Actes 26:23 ; Colossiens 1:18 ; Apocalypse 1:5) et « le premier-né d'entre les morts » fut le premier des hommes à sortir du tombeau, revêtu d'un corps immortalisé ; mais, peu après sa résurrection, un nombre important de saints sortirent de leur tombeau : « Les sépulcres s'ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes » (Matthieu 27:52-53).
Alma,
le prophète néphite, dont les écrits précédèrent
de nombreuses décennies la naissance du Christ, comprit
clairement qu'il n'y aurait pas de résurrection avant celle du
Rédempteur, car il dit : « Voici, je vous dis qu'il n'y
a point de résurrection – ou, en d'autres termes, que ce
mortel ne revêt l'immortalité, que cette corruption ne
revêt l'incorruptibilité, qu'après la venue du
Christ ». De plus, Alma prévit une résurrection
générale aussitôt que le Christ serait ressuscité
d'entre les morts, comme le contexte de la citation précédente
le montre clairement (Alma 40:2-16).
Des hommes inspirés de parmi les Néphites parlèrent de la mort et de la résurrection du Christ même pendant le temps de son ministère dans la chair (voir 3 Néphi 6:20) ; et leurs enseignements furent rapidement confirmés par l'apparition du Seigneur ressuscité parmi eux (voir 3 Néphi 11) comme il avait été prédit par des prophètes antérieurs (voir 1 Néphi 12:6 ; 2 Néphi 26:1, 9 ; Alma 16:20 ; 3 Néphi 11:12).
Dans
les derniers jours, le Seigneur s'est de nouveau manifesté,
proclamant les faits de sa mort et de sa résurrection : «
Car voici, le Seigneur, votre Rédempteur, a souffert la mort
dans la chair, et il a éprouvé les souffrances de tous
les hommes, afin que tous les hommes puissent se repentir et venir à
lui. Et il est ressuscité des morts afin d'amener tous les
hommes à lui, à condition qu'ils se repentent »
(D&A 18:11-12).
La
résurrection à l'époque de la seconde venue du
Christ
Peu
après le départ corporel du Christ de la terre, les
apôtres, sur lesquels reposait maintenant la charge directe de
l'Église, prêchèrent la doctrine d'une
résurrection future et universelle. Cet enseignement fut,
selon toute apparence, un point très important de leurs
instructions ; car ce fut là un sujet de plainte de la part
des Sadducéens, qui s'attaquèrent aux apôtres,
même dans l'enceinte sacrée du temple, «
mécontents de ce qu'ils [les apôtres] enseignaient le
peuple, et annonçaient, en la personne de Jésus, la
résurrection des morts » (Actes 4:2 ; voir aussi
Matthieu 22:23, 31-32 et Actes 23:8).
Paul offensa par le zèle
avec lequel il prêchait la résurrection, comme en
témoigne sa discussion avec certains philosophes épicuriens
et stoïciens, discussion au cours de laquelle quelqu'un dit : «
Que veut dire ce discoureur ? D'autres, l'entendant annoncer Jésus
et la résurrection, disaient : Il semble qu'il annonce des
divinités étrangères » (Actes 17:18). La
discussion continua sur l'Aréopage où Paul prêcha
l'Évangile du Dieu vrai et vivant, y compris la doctrine de la
résurrection : « Lorsqu'ils entendirent parler de
résurrection des morts, les uns se moquèrent et les
autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus une autre fois »
(Actes 17:32).
Il déclara la même vérité à Félix, gouverneur de Judée (voir Actes 24:15) et lorsqu'il fut amené, enchaîné, devant le roi Agrippa, il demanda, comme s'il s'agissait d'un des sujets principaux d'accusation contre lui : « Quoi ! Vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? » (Actes 26:8)
La
résurrection était un thème favori de Paul ;
dans ses épîtres aux saints, il lui accordait
fréquemment une place prééminente (voir Romains
6:5 ; 8:11 ; 1 Corinthiens 15 ; 2 Corinthiens 4:14 ; Philippiens 3:21
; Colossiens 3:4 ; 1 Thessaloniciens 4:14 ; Hébreux 6:2).
C'est de lui aussi que nous apprenons qu'un ordre de préséance
sera observé dans la résurrection :
« Mais
maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les
prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est
venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la
résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même
aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme
prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de
son avènement » (1 Corinthiens 15:20-23).
Il est expressément affirmé que beaucoup de tombeaux rendront leurs morts à l'époque de l'avènement en gloire du Christ, et les justes qui auront dormi, avec beaucoup de ceux qui ne sont pas morts, seront enlevés au ciel à la rencontre du Seigneur. C'est ce que Paul écrivit aux saints de Thessalonique : « Croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts... Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous, les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs » (1 Thessaloniciens 4:14-17).
Le Christ promit aux trois disciples néphites, qui lui avaient demandé la bénédiction accordée à Jean, l'apôtre bien-aimé : « Et vous ne subirez jamais les angoisses de la mort ; mais quand je viendrai dans ma gloire, vous serez changés, en un clin d’œil, de la mortalité à l'immortalité » (3 Néphi 28:8).
Par
révélation, le Seigneur a déclaré, à
notre époque : « Et ils me chercheront, et voici, je
viendrai ; et ils me verront dans les nuées célestes,
revêtu de pouvoir et d'une grande gloire, avec tous les saints
anges ; et celui qui ne veillera pas pour me recevoir sera retranché.
Mais avant que le bras du Seigneur ne s'abatte, un ange sonnera de la
trompette, et les saints qui ont dormi se lèveront pour venir
à ma rencontre dans la nuée » (D&A 45:44-45).
Quant aux nombreux signes et aux nombreux prodiges qui accompagneront la glorieuse venue du Seigneur, nous avons cette description partielle : « Et la face du Seigneur sera dévoilée ; et les saints qui sont sur terre, qui sont vivants, seront animés et enlevés à sa rencontre. Et ceux qui auront dormi dans leurs tombeaux sortiront, car leurs tombeaux seront ouverts ; et ils seront eux aussi enlevés à sa rencontre au milieu de la colonne du ciel - Ils sont au Christ, les prémices, ceux qui descendront avec lui les premiers, et ceux qui, sur terre et dans leurs tombeaux, seront les premiers enlevés à sa rencontre » (D&A 88:95-98).
Telles
sont quelques-unes des gloires qui accompagneront la résurrection
des justes. Et la compagnie des justes comprendra tous ceux qui
auront vécu fidèlement selon les lois de Dieu telles
que celles-ci leur auront été révélées,
les enfants qui seront morts dans leur innocence, et même les
justes parmi les nations païennes, qui ont vécu dans des
ténèbres relatives tandis qu'ils cherchaient la vérité
à tâtons, et qui sont morts dans l'ignorance. Cette
doctrine est expliquée clairement par la révélation
moderne : « Et alors les nations païennes seront
rachetées, et ceux qui n'ont pas connu de loi auront part à
la première résurrection » (D&A 45:54 ; voir
Ézéchiel 36:23-24 ; 37:28 ; 39:7, 21, 23).
Le millenium
doit alors être inauguré par une délivrance
glorieuse des justes du pouvoir de la mort ; et c'est de cette
compagnie de rachetés qu'il a été écrit :
« Heureux et saints ceux qui ont part à la première
résurrection ! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux ;
mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront
avec lui pendant mille ans » (Apocalypse 20:6).
La
résurrection finale
« Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apocalypse 20:5). C'est ce qu'atteste le Révélateur après avoir décrit les glorieuses bénédictions des justes, qui auront part à la première résurrection. Les indignes seront appelés au jugement qui les châtiera, lorsque le monde régénéré sera prêt à être présenté au Père.
Le
contraste entre ceux dont la participation à la première
résurrection est assurée, et ceux dont la condamnation
est d'attendre jusqu'au temps du jugement final est très
grand, et, en aucun cas, les Écritures ne le réduisent.
Il nous est enseigné qu'il est juste que nous pleurions les
êtres chers que la mort nous ravit, et « plus
particulièrement ceux qui n'ont pas l'espoir d’une
glorieuse résurrection » (D&A 42:45).
À notre époque, la voix de Jésus-Christ se fait entendre pour donner un avertissement solennel : « Prêtez l'oreille, car voici, le grand jour du Seigneur est tout proche. Car le jour vient où le Seigneur fera retentir sa voix du haut des cieux ; les cieux seront ébranlés et la terre tremblera, et la trompette de Dieu sonnera fort et longtemps, et dira aux nations endormies : Saints, levez-vous et vivez ; pécheurs, demeurez et dormez jusqu'à ce que j'appelle à nouveau » (D&A 43:17-18).
La
vision de la scène finale est ainsi décrite par Jean :
« Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se
tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un
autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts
furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était
écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient
en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts
qui étaient en eux ; et chacun fut jugé selon ses
oeuvres » (Apocalypse 20:12-13).
Comme les Écritures le prouvent de façon concluante, la résurrection sera universelle. Bien qu'il soit vrai que les morts ressusciteront dans un ordre déterminé, chacun selon qu'il sera préparé pour le premier ou le dernier stade, cependant quiconque aura revêtu un corps de chair et d'os reprendra de nouveau son corps ; et, lorsque son corps et son esprit seront réunis, il sera jugé.
Le
Livre de Mormon décrit nettement la résurrection
littérale et universelle :
« Maintenant il y a une mort
qui est appelée mort temporelle ; et la mort du Christ
dénouera les liens de cette mort temporelle, pour que tous
soient ressuscités de cette mort temporelle ; l'esprit et le
corps seront réunis de nouveau dans leurs formes parfaites ;
membres et jointures seront restaurés à leurs formes
propres, exactement comme nous le sommes en ce moment ; et nous
serons conduits devant Dieu, connaissant comme nous connaissons en ce
moment et nous aurons un souvenir vif de toute notre culpabilité.
« Cette restauration sera pour tous les hommes, jeunes et vieux,
esclaves et libres, hommes et femmes, méchants et justes ; et
pas même un seul cheveu de leur tête ne sera perdu, mais
toutes choses seront rendues à leurs formes parfaites, comme
elles 'le sont maintenant, dans le corps ; et ils seront cités
et amenés à la barre du Christ le Fils, de Dieu le Père
et du Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu éternel, pour être
jugés selon leurs oeuvres, bonnes ou mauvaises.
« Maintenant, voici, je vous ai parlé touchant la mort du corps mortel, et aussi touchant la résurrection du corps mortel. Je vous dis que ce corps mortel est ressuscité en un corps immortel, c'est-à-dire de la mort, même de la première mort, à la vie » (Alma 11:42-45).
Considérez
aussi ce qui suit :
« La mort du Christ réalise la
résurrection, qui réalise la rédemption du
sommeil sans fin ; duquel sommeil tous les hommes seront éveillés
par la puissance de Dieu, quand là trompette sonnera ; et ils
sortiront, petits et grands, et se tiendront devant sa barre, étant
rachetés et déliés de cette chaîne
éternelle de la mort ; laquelle mort est une mort temporelle.
« Et alors vient le jugement du Très-Saint sur eux ; et c'est alors que vient le temps où celui qui est impur restera impur, que celui qui est juste restera juste ; celui qui est heureux restera heureux, et celui qui est malheureux restera malheureux » (Mormon 9:13-14).
C'est jusqu'à ce point que la parole révélée a étendu nos connaissances au sujet du destin du genre humain. Au-delà de la régénération de la terre et du jugement final des justes et des méchants, nous ne connaissons que peu de choses, sinon qu'un plan de progression éternelle a été pourvu.
L'ignorance
païenne concernant la résurrection
À
propos de l'assertion que la connaissance humaine de la résurrection
est basée sur la révélation, ce qui suit est
intéressant :
« Quoi que les philosophes païens
puissent avoir deviné concernant l'immortalité de
l'âme, en admettant même que cela soit réellement
le résultat de leurs propres spéculations et pas du
tout dû aux reliques de la tradition, il est certain qu'ils
n'allèrent jamais jusqu'à la doctrine de la
résurrection du corps.
« Pline, en énumérant les
choses qu'il n'était même pas possible à Dieu de
faire, spécifia ces deux-ci : le revêtement par les
mortels d'une existence éternelle et le rappel des disparus du
tombeau (2, 100, 7). Une opinion semblable est énoncée
par Eschyle dans les « Euménides » (647-648).
« Le plus loin qu'ils allèrent dans leurs spéculations éthiques, fut une conception de la continuation possible de la vie sous une forme et une condition nouvelles, au-delà du tombeau ; mais ce fut là tout. Une résurrection, dans le sens des Écritures, ils ne l'imaginèrent jamais. » (Cassell's Bible Dictionary, p. 936)
Les
Sadducéens
Les
Sadducéens, lorsqu'ils sont mentionnés dans le Nouveau
Testament, sont habituellement représentés comme
opposés aux Pharisiens, les deux classes constituant les
mouvements religieux les plus influents existant chez les Juifs au
temps du Christ. Les deux différaient sur de nombreux points
fondamentaux de croyance et de pratique, y compris la préexistence
des esprits, la réalité du châtiment spirituel et
la rétribution future pour le péché, la
nécessité de l'abnégation dans la vie
individuelle, l'immortalité de l'âme et la résurrection
des morts ; ce en quoi les Pharisiens étaient affirmatifs,
tandis que les Sadducéens le niaient.
Josèphe dit : « La doctrine des Sadducéens est que l'âme et le corps périssent ensemble, la loi est tout ce qu'ils doivent observer » (Ant. 18:1-4). Le mouvement religieux consistait surtout en membres de l'aristocratie. Nous mentionnons ici les Sadducéens à cause de leur opposition déterminée à la doctrine de la résurrection qu'ils cherchèrent à attaquer par une présomption arrogante ou à amoindrir par le ridicule.
Les
païens dans la première résurrection
L'affirmation
que les morts païens auront place dans la première
résurrection est soutenue par la parole des Écritures
et par une considération des principes de véritable
justice selon lesquels l'humanité doit être jugée.
L'homme sera considéré innocent ou coupable, suivant
ses actes interprétés à la lumière de la
loi sous laquelle il doit vivre.
Il est inconséquent avec
notre conception d'un Dieu juste de le croire capable d'infliger une
condamnation à quelqu'un pour ne pas avoir observé une
loi dont il n'avait pas connaissance. Cependant, les lois de l'Église
ne seront pas suspendues, même dans le cas de ceux qui ont
péché dans les ténèbres et l'ignorance ;
mais il est raisonnable de croire que le plan de la rédemption
offrira à ces âmes plongées dans les ténèbres
une occasion d’apprendre les lois de Dieu ; et certainement,
aussi vite qu’ils les apprendront, on leur demandera
l’obéissance sous peine de châtiment. Notez les
passages suivants, en plus des citations dans le texte :
« Et s’il n’y avait point de loi donnée, si les hommes péchaient, que pourraient faire la justice et la miséricorde, car elles ne pourraient exercer leurs droits sur la créature ? » (Alma 42:21)
« C’est pourquoi il a donné une loi ; et là où il n’y a pas de loi, il n'y a pas de châtiment ; et là où il n'y a pas de châtiment, il n'y a pas de condamnation ; et là où il n'y a pas de condamnation, les miséricordes du Très Saint d'Israël s'étendent sur eux à cause de l'expiation ; car ils sont délivrés par son pouvoir. » (2 Néphi 9:25)
« Et de plus, je vous déclare que le temps viendra où la connaissance d'un Sauveur se répandra parmi toutes les nations, familles, langues et peuples, et voici, quand ce temps sera venu, nul ne sera sans tache devant Dieu, si ce n'est les petits enfants, que par le repentir et la foi dans le nom du Seigneur Dieu Tout-Puissant. » (Mosiah 3:20-21. Voir aussi Hélaman 15:14-15)
L'état
intermédiaire de l'âme ; le paradis
La
condition des esprits des hommes entre la mort et la résurrection
est un sujet de grand intérêt, à propos duquel
beaucoup de discussions se sont élevées. Les Écritures
prouvent qu'au temps du jugement final de l'homme, il se tiendra
devant la barre de Dieu, revêtu de son corps ressuscité,
et ceci, sans égard à sa condition de pureté ou
de culpabilité.
Pendant
qu'ils attendent le moment où ils ressusciteront, les esprits
désincarnés existent dans un état intermédiaire
de bonheur et de repos, ou de souffrances et de suspens, suivant
leurs oeuvres dans la mortalité.
Le
prophète Alma dit :
«
Et en ce qui regarde l'état de l'âme dans l'intervalle
de la mort à la résurrection, voici, il m'a été
appris par un ange que les esprits de tous les hommes, dès
qu'ils ont quitté ce corps mortel, oui, les esprits de tous
les hommes, qu'ils soient bons ou mauvais, retournent à ce
Dieu qui leur a donné la vie. Alors, il arrivera que les
esprits des justes seront reçus dans un état de
félicité, appelé paradis, un état de
repos, un état de paix où ils se reposeront de leurs
troubles, de leurs soucis et de leurs peines.
«
Et il arrivera que les esprits des méchants ou des pécheurs
– car ils n'ont ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ;
car voici, ils ont choisi les oeuvres du mal à celles du bien
; c'est pourquoi l'esprit de Satan est entré en eux et a pris
possession de leur maison – et ceux-ci seront rejetés
dans les ténèbres du dehors ; il y aura là des
pleurs, des gémissements et des grincements de dents ; et cela
à cause de leurs iniquités, étant emmenés
captifs à la volonté du diable.
« C'est là l'état des âmes des méchants ; dans les ténèbres et dans un état d'attente terrible et épouvantable de l'indignation ardente de la colère de Dieu contre eux, ils demeurent ainsi dans cet état, comme les justes dans le paradis, jusqu'au jour de leur résurrection. » (Alma 40:11-14)
Une
allusion que le paradis est le lieu préparé pour les
esprits des justes pendant qu'ils attendent la résurrection,
est faite aussi par le premier Néphi (2 Néphi 9:13),
ensuite par un prophète du même nom (4 Néphi 14),
et par Moroni (Moroni 10:34). La mention du Nouveau Testament
soutient la même chose (Luc 23:43 ; 2 Cor. 12:4 ; Apo. 2:7).
Le
paradis n'est donc pas le lieu de la gloire finale ; car certainement
le brigand qui mourut avec le Christ n'était pas préparé
pour cette gloire ; cependant, nous ne pouvons pas douter de
l'accomplissement de la promesse de notre Seigneur que le malfaiteur
pénitent devait ce jour-là être avec lui dans le
paradis ; et, en outre, la déclaration du Sauveur ressuscité
à Marie-Madeleine, trois jours plus tard, qu'à ce
moment-là, il n'était pas encore monté vers son
Père, est une preuve de ce qu'il a passe dans le paradis. Le
mot « paradis » par sa dérivation du perse, en
passant par le grec, signifie un lieu de plaisir.
Références scripturaires
Résurrection des morts
De ma chair je verrai Dieu - Job 19:26 (version Crampon) (Je verrai Dieu dans ma chair : version Lemaistre de Sacy) voir aussi versets 25 et 27, et 14:13, 14.
Mais Dieu sauvera mon âme du séjour des morts - Ps. 49:15.
Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! - Es. 26:19 ; voir aussi 25:8.
Vision d'Ézéchiel d'une vallée remplie d'ossements desséchés et de la résurrection qui suivra - Ez. 37:1-14.
Certains se réveilleront pour la vie éternelle, et d'autres pour l'opprobre et la honte éternelle - Dan. 12:2.
Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, je les délivrerai de la mort -Os. 13:14.
Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants - Matt. 22:32 lire versets 23-32.
Car elle te sera rendue à la résurrection des justes - Luc 14:14.
Car comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut - ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même - tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement - Jean 5:21-29.
Promesse du Seigneur concernant la résurrection des justes - Jean 6.35-54. Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort - Jean 11:23.
Le Christ prédit sa propre mort et sa résurrection : Il apprit aux disciples qu'il devait être mis à mort et ressusciter le troisième jour - Matt. 16:21 ; voir aussi 17:22, 23 ; 20:17-19 ; Marc 8:31 ; 9:9 ; Luc 18:31-34 ; Jean 2:19-22 ; 12:23-33.
Autres
prédictions au sujet de la résurrection du Christ :
Et il supporte cela afin que tous les hommes puissent obtenir la résurrection - 2 Néphi 9:22. Car voici, la résurrection du Christ rachète l'humanité - Hélaman 14:15. Le Christ opère la résurrection des morts - Mosiah 15:20. Il donne sa vie et la reprend pour amener la résurrection du Seigneur révélée à Énoch - Moïse 7:47.
Réalité de la résurrection du Christ
L'ange, au sépulcre, dit : Il n'est point ici ; il est ressuscité comme il l'avait dit - Matt. 28:6 ; lire versets 5-18.
Vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié ; il est ressuscité il n'est point ici - Marc 16:6 ; lire versets 1-14.
Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon - Luc 24:34 ; lire versets 30-46.
Le Seigneur ressuscité apparut aux disciples à Jérusalem et leur montra ses mains percées et son coté - Jean 20 - 19, 20 lire versets 15-29.
J'étais mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles - Apo. 1:18.
Le Seigneur ressuscité apparut aux Néphites et fut présenté par le Père - 3 Néphi 11:7. Il montra au peuple les plaies infligées par ses bourreaux - Versets 14-16 ; voir aussi verset 11.
Un homme associé aux apôtres comme témoin de la résurrection du Christ - Actes 1:22.
Dieu l'a ressuscité en le délivrant des liens de la mort - Actes 2-24 ; lire versets 22-32.
Il y aura une résurrection des justes et des injustes - Actes 24:15.
Quoi ! vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? - Actes 26:8 ; voir aussi verset 23.
Christ est mort, bien plus, il est ressuscité - Romains 8:34 ; voir aussi 14:9 ; 1 Cor. 6:14.
Paul témoigne que le Christ mourut, fut enseveli et ressuscita - 1 Cor. 15:3-8 ; lire versets 3-55 ; voir en outre 2 Cor. 4:14.
Christ, le premier-né d'entre les morts - Col. 1:18 ; voir aussi Actes 26:23. Les prémices de ceux qui sont morts - 1 Cor. 15:20. Le premier-né des morts - Apo. 1:5.
Et il est ressuscité des morts - D&A 18:12 ; voir aussi 20:23.
Résurrections passées et futures dans l'ordre établi
Les sépulcres s'ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent - Matt. 27:52, 53 ; comparer Hélaman 14:25 ; 3 Néphi 23 -. 9.
Résurrections parmi les Néphites, suivant immédiatement la résurrection du Christ - 3 Néphi 23:10 ; lire versets 9-13.
Résurrection des justes et des injustes - Dan. 12:2 ; Jean 5:29 ; Actes 24.15 ; Alma 33:22 ; Hélaman 14:18 ; Mormon 7:6-7 ; D&A 76:15-17, 39, 50, 65, 85 ; 43:18.
Et ceux qui ont dormi dans leurs tombeaux se lèveront - D&A. 88:97 ; 113:56.
Le reste des morts ne ressuscitera pas avant que les mille ans soient écoulés - D&A88:101.
Quel que soit le degré d’intelligence que nous acquérions dans cette vie, il restera avec nous à la résurrection - D&A.130:18.
Seuls les contrats et alliances scellés pour l'éternité seront valides après la résurrection - D&A 132:7.
Tous revivront mais chacun en son rang - 1 Cor. 15:22, 23, lire versets 22-44.
Condition
de l'âme entre la mort et la résurrection - Alma, chap
40.
James E. Talmage, Les articles de foi, 1890, 1962, chapitre 21