La résurrection


James E. Talmage


La résurrection des morts

Étroitement liée et analogue à la régénération fixée de la terre, par laquelle notre planète passera de son état actuel, triste et déchu, à un état de perfection glorifiée, il y a aussi la résurrection des corps de tous les êtres qui y auront passé leur existence. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours enseigne la doctrine de la résurrection littérale, véritable réunion des esprits des morts et des tabernacles dont ils étaient revêtus au cours de leur épreuve mortelle, et transition de l'état mortel à l'état immortel dans le cas de certains qui vivront dans la chair à l'époque de l'avènement du Seigneur, et qui, à cause de leur droiture individuelle, se verront épargner le sommeil du tombeau.

La Bible regorge de témoignages sur la résurrection des morts. Les connaissances humaines au sujet de la résurrection reposent totalement sur la révélation. Les peuples païens n'ont que peu ou point d'idées au sujet d'un réel retour des morts à la vie.

Lorsque nous acceptons la doctrine d'une résurrection, nous devons nous laisser guider par la foi, qui est, cependant, supportée par une révélation abondante donnée d'une manière sans équivoque et sûre. La science, fruit des recherches humaines, est incapable de nous fournir une indication quelconque sur un tel événement dans l'histoire des choses vivantes, et les hommes ont essayé, en vain, d'en trouver une analogie exacte dans la nature qui nous entoure.

Des comparaisons ont été faites, il est vrai, des métaphores ont été employées pour montrer, dans la nature, une certaine contrepartie ou similitude de ce changement immortalisant que l'âme chrétienne espère avec une confiance inébranlable ; mais toutes ces comparaisons sont défectueuses dans leur application et fausses dans leurs prétendues analogies.

Le retour du printemps après le sommeil de mort l'hiver, le passage de la chenille rampante à la chrysalide cadavéreuse et, ensuite, l'apparition du papillon ailé, la sortie d'un oiseau vivant de la niche sépulcrale de l’œuf, tout cela et d'autres procédés naturels de développement ont été employés pour illustrer la résurrection. Toutes ces comparaisons sont insuffisantes, car, dans aucun cas d'un tel éveil, il n'y a eu mort réelle.

Si un arbre meurt, il ne retrouvera pas son feuillage au retour du soleil ; si la nymphe, dans la chrysalide, ou le germe de vie à l'intérieur de l’œuf sont tués, ni papillon ni oisillon n'en sortira. Lorsque nous employons de telles illustrations sans discrimination, nous sommes tentés de concevoir la pensée que le corps destiné à ressusciter n'est pas vraiment mort, et que, par conséquent, la vivification qui suivra n'est pas ce que la parole révélée l'a proclamée.

L'observation prouve que la séparation de l'esprit du corps laisse celui-ci tout à fait inanimé, dorénavant incapable de résister au processus naturel de dissolution physique et chimique. Le corps, abandonné par son occupant immortel, est littéralement mort ; il se résout en ses composants naturels, et sa substance retourne dans le cycle universel de la matière. Cependant la résurrection des morts est assurée ; la foi de ceux qui mettent leur confiance en la parole révélée sera justifiée, et le décret divin sera exécuté en entier.

Prédictions de la résurrection

Les prophètes des temps anciens ont prévu et prédit la victoire finale sur la mort. Certains d'entre eux témoignèrent particulièrement de la victoire du Christ sur le tombeau ; d'autres se sont étendus sur la résurrection de façon générale. Job, l'homme de la patience dans les tribulations, chanta avec foi, même au milieu de ses souffrances :

« Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu'il se tiendra sur la terre au dernier jour. Et même si les vers de ma peau détruisent ce corps, cependant, dans ma chair je verrai Dieu » (Job 19:25-26, versions du roi Jacques, Crampon et Lemaistre de Sacy ; voir aussi Ésaïe 26:19 ; Ézéchiel 37:11-14 ; Osée 13:14). Énoch, à qui le Seigneur révéla son plan de rédemption des hommes, eut la vision de la résurrection du Christ, des justes qui étaient morts et qui se levèrent avec lui et de la résurrection finale de tous les hommes (voir Moïse 7:56-57).

Néphi témoigna à ses frères que la mort du Rédempteur était une nécessité prévue afin que la résurrection d'entre les morts pût être donnée à l'homme. Voici ses paroles :

« De même que la mort a passé sur tous les hommes pour accomplir le dessein miséricordieux du grand Créateur, il est nécessaire qu'il y ait un pouvoir de résurrection ; et la résurrection doit venir aux hommes par suite de la chute ; et la chute est venue de la transgression, et parce que l'homme est tombé, il a été retranché de la présence du Seigneur...

« Et cette mort dont j'ai parlé, qui est la mort spirituelle, rendra ses morts ; et cette mort spirituelle est l'enfer. Ainsi, la mort et l'enfer doivent rendre leurs morts ; l'enfer doit rendre ses esprits captifs, et le tombeau doit rendre ses corps captifs ; et les corps et les esprits des hommes seront rendus l'un à l'autre ; et cela se fera par le pouvoir de la résurrection du Très-Saint d'Israël.

« Ô, que le plan de notre Dieu est grand ! Car, d'un autre côté, le paradis de Dieu doit rendre les esprits des justes, et le tombeau les corps des justes ; et l'esprit et le corps sont rendus l'un à l'autre ; et tous les hommes deviennent incorruptibles et immortels, et ils sont des âmes vivantes, ayant une connaissance parfaite comme nous dans la chair, seulement avec cette différence que notre connaissance sera parfaite » (2 Néphi 9:6, 12-13).

Samuel, le prophète lamanite, prédit la naissance du Sauveur, son ministère, sa mort, sa résurrection, et expliqua la résurrection des hommes qui s'ensuivrait :

« Car il doit sûrement mourir pour que le salut arrive ; oui, il lui convient et il est expédient qu'il meure, pour réaliser la résurrection des morts, afin que, par là, les hommes puissent être amenés dans la présence du Seigneur. Oui, voici, cette mort réalise la résurrection et rachète toute l'humanité de la première mort – de cette mort spirituelle ; car toute l'humanité étant retranchée de la présence du Seigneur par la chute d'Adam, est considérée comme morte, tant aux choses temporelles qu'aux choses spirituelles. Mais voici, la résurrection du Christ rachète l'humanité, oui, même toute l'humanité et la ramène dans la présence du Seigneur » (Hélaman 14:15-17 ; voir aussi Mosiah 15:20-24 et Alma 40:2-6, 16-24).

Le Nouveau Testament montre que la doctrine de la résurrection était comprise à l'époque de la mission terrestre du Christ, et de l'ère apostolique qui suivit (voir Matthieu 14:1-2 ; Jean 11:24). Le Maître lui-même proclama ces enseignements. En réponse aux Sadducéens hypercritiques il dit : « Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Dieu West pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Matthieu 22:31-32 ; voir aussi Luc 14:14).

Il parla en ces termes aux Juifs qui cherchaient à lui ôter la vie à cause de ses actions et de sa doctrine : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront » (Jean 5:24-25 ; voir aussi verset 21 et 11:23-25).

Les propres paroles que le Christ prononça alors qu'il était encore dans la chair prouvent qu'il comprenait parfaitement le but de son martyre proche et de la résurrection qui devait suivre. Il dit à Nicodème : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle » (Jean 3:14-15). Et il déclara à Marthe qui se lamentait au sujet de la mort de son frère Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jean 11:25). Il prophétisa souvent sur sa propre résurrection, spécifiant même le temps que son corps resterait dans le tombeau (voir Matthieu 12:40 ; 16:21 ; 17:23 ; 20-19).

Deux résurrections

Deux résurrections générales sont mentionnées dans les Écritures, que l'on peut appeler la première résurrection et la résurrection finale, ou bien la résurrection des justes et la résurrection des injustes. La première fut inaugurée par la résurrection de Jésus-Christ ; immédiatement après celle-ci, un grand nombre de saints sortirent de leur tombeau. La résurrection des justes a continué à s'effectuer depuis ce temps-là et sera beaucoup étendue ou réalisée d'une manière générale lors de la venue du Christ en gloire. La résurrection finale sera différée jusqu'à la fin des mille ans de paix, et se produira lors du jugement dernier.

La première résurrection

La résurrection du Christ et celle qui suivit immédiatement. Les faits de la résurrection du Christ d'entre les morts sont attestés par un tel déploiement de preuves scripturales qu'il n'y a aucune place pour le doute, dans l'esprit de toute personne qui croit aux livres sacrés, en ce qui concerne la réalité de cet événement. L'ange, qui avait roulé la pierre qui fermait le sépulcre, dit aux femmes qui se rendirent de bon matin au tombeau : « Il n'est point ici, il est ressuscité comme il l'avait dit » (Matthieu 28:6).

Dans la suite, le Seigneur ressuscité se montra à beaucoup de personnes (voir Matthieu 28:9, 16 ; Marc 16:14 ; Luc 24:13-31, 34 ; Jean 20:14-17, 19, 26 ; 21:1-4 ; 1 Corinthiens15:5-8) au cours de l'intervalle de quarante jours qui s'écoula entre sa mort et son ascension (voir Luc 24:49-51 ; Actes 1:1-11). Après son ascension, il se manifesta aux Néphites sur le continent américain, comme nous l'avons déjà dit à une autre occasion (voir 3 Néphi 11-26 ; Éther 3). Les apôtres, comme nous le verrons, ne cessèrent jamais de témoigner de la véracité de la résurrection de leur Seigneur ni de proclamer les résurrections de l'avenir.

Le Christ, « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Corinthiens 15:20, 23 ; voir aussi Actes 26:23 ; Colossiens 1:18 ; Apocalypse 1:5) et « le premier-né d'entre les morts » fut le premier des hommes à sortir du tombeau, revêtu d'un corps immortalisé ; mais, peu après sa résurrection, un nombre important de saints sortirent de leur tombeau : « Les sépulcres s'ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes » (Matthieu 27:52-53).

Alma, le prophète néphite, dont les écrits précédèrent de nombreuses décennies la naissance du Christ, comprit clairement qu'il n'y aurait pas de résurrection avant celle du Rédempteur, car il dit : « Voici, je vous dis qu'il n'y a point de résurrection – ou, en d'autres termes, que ce mortel ne revêt l'immortalité, que cette corruption ne revêt l'incorruptibilité, qu'après la venue du Christ ». De plus, Alma prévit une résurrection générale aussitôt que le Christ serait ressuscité d'entre les morts, comme le contexte de la citation précédente le montre clairement (Alma 40:2-16).

Des hommes inspirés de parmi les Néphites parlèrent de la mort et de la résurrection du Christ même pendant le temps de son ministère dans la chair (voir 3 Néphi 6:20) ; et leurs enseignements furent rapidement confirmés par l'apparition du Seigneur ressuscité parmi eux (voir 3 Néphi 11) comme il avait été prédit par des prophètes antérieurs (voir 1 Néphi 12:6 ; 2 Néphi 26:1, 9 ; Alma 16:20 ; 3 Néphi 11:12).

Dans les derniers jours, le Seigneur s'est de nouveau manifesté, proclamant les faits de sa mort et de sa résurrection : « Car voici, le Seigneur, votre Rédempteur, a souffert la mort dans la chair, et il a éprouvé les souffrances de tous les hommes, afin que tous les hommes puissent se repentir et venir à lui. Et il est ressuscité des morts afin d'amener tous les hommes à lui, à condition qu'ils se repentent » (D&A 18:11-12).

La résurrection à l'époque de la seconde venue du Christ

Peu après le départ corporel du Christ de la terre, les apôtres, sur lesquels reposait maintenant la charge directe de l'Église, prêchèrent la doctrine d'une résurrection future et universelle. Cet enseignement fut, selon toute apparence, un point très important de leurs instructions ; car ce fut là un sujet de plainte de la part des Sadducéens, qui s'attaquèrent aux apôtres, même dans l'enceinte sacrée du temple, « mécontents de ce qu'ils [les apôtres] enseignaient le peuple, et annonçaient, en la personne de Jésus, la résurrection des morts » (Actes 4:2 ; voir aussi Matthieu 22:23, 31-32 et Actes 23:8).

Paul offensa par le zèle avec lequel il prêchait la résurrection, comme en témoigne sa discussion avec certains philosophes épicuriens et stoïciens, discussion au cours de laquelle quelqu'un dit : « Que veut dire ce discoureur ? D'autres, l'entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient : Il semble qu'il annonce des divinités étrangères » (Actes 17:18). La discussion continua sur l'Aréopage où Paul prêcha l'Évangile du Dieu vrai et vivant, y compris la doctrine de la résurrection : « Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent et les autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus une autre fois » (Actes 17:32).

Il déclara la même vérité à Félix, gouverneur de Judée (voir Actes 24:15) et lorsqu'il fut amené, enchaîné, devant le roi Agrippa, il demanda, comme s'il s'agissait d'un des sujets principaux d'accusation contre lui : « Quoi ! Vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? » (Actes 26:8)

La résurrection était un thème favori de Paul ; dans ses épîtres aux saints, il lui accordait fréquemment une place prééminente (voir Romains 6:5 ; 8:11 ; 1 Corinthiens 15 ; 2 Corinthiens 4:14 ; Philippiens 3:21 ; Colossiens 3:4 ; 1 Thessaloniciens 4:14 ; Hébreux 6:2). C'est de lui aussi que nous apprenons qu'un ordre de préséance sera observé dans la résurrection :

« Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement » (1 Corinthiens 15:20-23).

Il est expressément affirmé que beaucoup de tombeaux rendront leurs morts à l'époque de l'avènement en gloire du Christ, et les justes qui auront dormi, avec beaucoup de ceux qui ne sont pas morts, seront enlevés au ciel à la rencontre du Seigneur. C'est ce que Paul écrivit aux saints de Thessalonique : « Croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts... Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous, les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs » (1 Thessaloniciens 4:14-17).

Le Christ promit aux trois disciples néphites, qui lui avaient demandé la bénédiction accordée à Jean, l'apôtre bien-aimé : « Et vous ne subirez jamais les angoisses de la mort ; mais quand je viendrai dans ma gloire, vous serez changés, en un clin d’œil, de la mortalité à l'immortalité » (3 Néphi 28:8).

Par révélation, le Seigneur a déclaré, à notre époque : « Et ils me chercheront, et voici, je viendrai ; et ils me verront dans les nuées célestes, revêtu de pouvoir et d'une grande gloire, avec tous les saints anges ; et celui qui ne veillera pas pour me recevoir sera retranché. Mais avant que le bras du Seigneur ne s'abatte, un ange sonnera de la trompette, et les saints qui ont dormi se lèveront pour venir à ma rencontre dans la nuée » (D&A 45:44-45).

Quant aux nombreux signes et aux nombreux prodiges qui accompagneront la glorieuse venue du Seigneur, nous avons cette description partielle : « Et la face du Seigneur sera dévoilée ; et les saints qui sont sur terre, qui sont vivants, seront animés et enlevés à sa rencontre. Et ceux qui auront dormi dans leurs tombeaux sortiront, car leurs tombeaux seront ouverts ; et ils seront eux aussi enlevés à sa rencontre au milieu de la colonne du ciel - Ils sont au Christ, les prémices, ceux qui descendront avec lui les premiers, et ceux qui, sur terre et dans leurs tombeaux, seront les premiers enlevés à sa rencontre » (D&A 88:95-98).

Telles sont quelques-unes des gloires qui accompagneront la résurrection des justes. Et la compagnie des justes comprendra tous ceux qui auront vécu fidèlement selon les lois de Dieu telles que celles-ci leur auront été révélées, les enfants qui seront morts dans leur innocence, et même les justes parmi les nations païennes, qui ont vécu dans des ténèbres relatives tandis qu'ils cherchaient la vérité à tâtons, et qui sont morts dans l'ignorance. Cette doctrine est expliquée clairement par la révélation moderne : « Et alors les nations païennes seront rachetées, et ceux qui n'ont pas connu de loi auront part à la première résurrection » (D&A 45:54 ; voir Ézéchiel 36:23-24 ; 37:28 ; 39:7, 21, 23).

Le millenium doit alors être inauguré par une délivrance glorieuse des justes du pouvoir de la mort ; et c'est de cette compagnie de rachetés qu'il a été écrit : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans » (Apocalypse 20:6).

La résurrection finale

« Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apocalypse 20:5). C'est ce qu'atteste le Révélateur après avoir décrit les glorieuses bénédictions des justes, qui auront part à la première résurrection. Les indignes seront appelés au jugement qui les châtiera, lorsque le monde régénéré sera prêt à être présenté au Père.

Le contraste entre ceux dont la participation à la première résurrection est assurée, et ceux dont la condamnation est d'attendre jusqu'au temps du jugement final est très grand, et, en aucun cas, les Écritures ne le réduisent. Il nous est enseigné qu'il est juste que nous pleurions les êtres chers que la mort nous ravit, et « plus particulièrement ceux qui n'ont pas l'espoir d’une glorieuse résurrection » (D&A 42:45).

À notre époque, la voix de Jésus-Christ se fait entendre pour donner un avertissement solennel : « Prêtez l'oreille, car voici, le grand jour du Seigneur est tout proche. Car le jour vient où le Seigneur fera retentir sa voix du haut des cieux ; les cieux seront ébranlés et la terre tremblera, et la trompette de Dieu sonnera fort et longtemps, et dira aux nations endormies : Saints, levez-vous et vivez ; pécheurs, demeurez et dormez jusqu'à ce que j'appelle à nouveau » (D&A 43:17-18).

La vision de la scène finale est ainsi décrite par Jean : « Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux ; et chacun fut jugé selon ses oeuvres » (Apocalypse 20:12-13).

Comme les Écritures le prouvent de façon concluante, la résurrection sera universelle. Bien qu'il soit vrai que les morts ressusciteront dans un ordre déterminé, chacun selon qu'il sera préparé pour le premier ou le dernier stade, cependant quiconque aura revêtu un corps de chair et d'os reprendra de nouveau son corps ; et, lorsque son corps et son esprit seront réunis, il sera jugé.

Le Livre de Mormon décrit nettement la résurrection littérale et universelle :

« Maintenant il y a une mort qui est appelée mort temporelle ; et la mort du Christ dénouera les liens de cette mort temporelle, pour que tous soient ressuscités de cette mort temporelle ; l'esprit et le corps seront réunis de nouveau dans leurs formes parfaites ; membres et jointures seront restaurés à leurs formes propres, exactement comme nous le sommes en ce moment ; et nous serons conduits devant Dieu, connaissant comme nous connaissons en ce moment et nous aurons un souvenir vif de toute notre culpabilité.

« Cette restauration sera pour tous les hommes, jeunes et vieux, esclaves et libres, hommes et femmes, méchants et justes ; et pas même un seul cheveu de leur tête ne sera perdu, mais toutes choses seront rendues à leurs formes parfaites, comme elles 'le sont maintenant, dans le corps ; et ils seront cités et amenés à la barre du Christ le Fils, de Dieu le Père et du Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu éternel, pour être jugés selon leurs oeuvres, bonnes ou mauvaises.

« Maintenant, voici, je vous ai parlé touchant la mort du corps mortel, et aussi touchant la résurrection du corps mortel. Je vous dis que ce corps mortel est ressuscité en un corps immortel, c'est-à-dire de la mort, même de la première mort, à la vie » (Alma 11:42-45).

Considérez aussi ce qui suit :

« La mort du Christ réalise la résurrection, qui réalise la rédemption du sommeil sans fin ; duquel sommeil tous les hommes seront éveillés par la puissance de Dieu, quand là trompette sonnera ; et ils sortiront, petits et grands, et se tiendront devant sa barre, étant rachetés et déliés de cette chaîne éternelle de la mort ; laquelle mort est une mort temporelle.

« Et alors vient le jugement du Très-Saint sur eux ; et c'est alors que vient le temps où celui qui est impur restera impur, que celui qui est juste restera juste ; celui qui est heureux restera heureux, et celui qui est malheureux restera malheureux » (Mormon 9:13-14).

C'est jusqu'à ce point que la parole révélée a étendu nos connaissances au sujet du destin du genre humain. Au-delà de la régénération de la terre et du jugement final des justes et des méchants, nous ne connaissons que peu de choses, sinon qu'un plan de progression éternelle a été pourvu.


Considérations supplémentaires

L'ignorance païenne concernant la résurrection

À propos de l'assertion que la connaissance humaine de la résurrection est basée sur la révélation, ce qui suit est intéressant :

« Quoi que les philosophes païens puissent avoir deviné concernant l'immortalité de l'âme, en admettant même que cela soit réellement le résultat de leurs propres spéculations et pas du tout dû aux reliques de la tradition, il est certain qu'ils n'allèrent jamais jusqu'à la doctrine de la résurrection du corps.

« Pline, en énumérant les choses qu'il n'était même pas possible à Dieu de faire, spécifia ces deux-ci : le revêtement par les mortels d'une existence éternelle et le rappel des disparus du tombeau (2, 100, 7). Une opinion semblable est énoncée par Eschyle dans les « Euménides » (647-648).

« Le plus loin qu'ils allèrent dans leurs spéculations éthiques, fut une conception de la continuation possible de la vie sous une forme et une condition nouvelles, au-delà du tombeau ; mais ce fut là tout. Une résurrection, dans le sens des Écritures, ils ne l'imaginèrent jamais. » (Cassell's Bible Dictionary, p. 936)

Les Sadducéens

Les Sadducéens, lorsqu'ils sont mentionnés dans le Nouveau Testament, sont habituellement représentés comme opposés aux Pharisiens, les deux classes constituant les mouvements religieux les plus influents existant chez les Juifs au temps du Christ. Les deux différaient sur de nombreux points fondamentaux de croyance et de pratique, y compris la préexistence des esprits, la réalité du châtiment spirituel et la rétribution future pour le péché, la nécessité de l'abnégation dans la vie individuelle, l'immortalité de l'âme et la résurrection des morts ; ce en quoi les Pharisiens étaient affirmatifs, tandis que les Sadducéens le niaient.

Josèphe dit : « La doctrine des Sadducéens est que l'âme et le corps périssent ensemble, la loi est tout ce qu'ils doivent observer » (Ant. 18:1-4). Le mouvement religieux consistait surtout en membres de l'aristocratie. Nous mentionnons ici les Sadducéens à cause de leur opposition déterminée à la doctrine de la résurrection qu'ils cherchèrent à attaquer par une présomption arrogante ou à amoindrir par le ridicule.

Les païens dans la première résurrection

L'affirmation que les morts païens auront place dans la première résurrection est soutenue par la parole des Écritures et par une considération des principes de véritable justice selon lesquels l'humanité doit être jugée. L'homme sera considéré innocent ou coupable, suivant ses actes interprétés à la lumière de la loi sous laquelle il doit vivre.

Il est inconséquent avec notre conception d'un Dieu juste de le croire capable d'infliger une condamnation à quelqu'un pour ne pas avoir observé une loi dont il n'avait pas connaissance. Cependant, les lois de l'Église ne seront pas suspendues, même dans le cas de ceux qui ont péché dans les ténèbres et l'ignorance ; mais il est raisonnable de croire que le plan de la rédemption offrira à ces âmes plongées dans les ténèbres une occasion d’apprendre les lois de Dieu ; et certainement, aussi vite qu’ils les apprendront, on leur demandera l’obéissance sous peine de châtiment. Notez les passages suivants, en plus des citations dans le texte :

« Et s’il n’y avait point de loi donnée, si les hommes péchaient, que pourraient faire la justice et la miséricorde, car elles ne pourraient exercer leurs droits sur la créature ? » (Alma 42:21)

« C’est pourquoi il a donné une loi ; et là où il n’y a pas de loi, il n'y a pas de châtiment ; et là où il n'y a pas de châtiment, il n'y a pas de condamnation ; et là où il n'y a pas de condamnation, les miséricordes du Très Saint d'Israël s'étendent sur eux à cause de l'expiation ; car ils sont délivrés par son pouvoir. » (2 Néphi 9:25)

« Et de plus, je vous déclare que le temps viendra où la connaissance d'un Sauveur se répandra parmi toutes les nations, familles, langues et peuples, et voici, quand ce temps sera venu, nul ne sera sans tache devant Dieu, si ce n'est les petits enfants, que par le repentir et la foi dans le nom du Seigneur Dieu Tout-Puissant. » (Mosiah 3:20-21. Voir aussi Hélaman 15:14-15)

L'état intermédiaire de l'âme ; le paradis

La condition des esprits des hommes entre la mort et la résurrection est un sujet de grand intérêt, à propos duquel beaucoup de discussions se sont élevées. Les Écritures prouvent qu'au temps du jugement final de l'homme, il se tiendra devant la barre de Dieu, revêtu de son corps ressuscité, et ceci, sans égard à sa condition de pureté ou de culpabilité.

Pendant qu'ils attendent le moment où ils ressusciteront, les esprits désincarnés existent dans un état intermédiaire de bonheur et de repos, ou de souffrances et de suspens, suivant leurs oeuvres dans la mortalité.

Le prophète Alma dit :

« Et en ce qui regarde l'état de l'âme dans l'intervalle de la mort à la résurrection, voici, il m'a été appris par un ange que les esprits de tous les hommes, dès qu'ils ont quitté ce corps mortel, oui, les esprits de tous les hommes, qu'ils soient bons ou mauvais, retournent à ce Dieu qui leur a donné la vie. Alors, il arrivera que les esprits des justes seront reçus dans un état de félicité, appelé paradis, un état de repos, un état de paix où ils se reposeront de leurs troubles, de leurs soucis et de leurs peines.

« Et il arrivera que les esprits des méchants ou des pécheurs – car ils n'ont ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ; car voici, ils ont choisi les oeuvres du mal à celles du bien ; c'est pourquoi l'esprit de Satan est entré en eux et a pris possession de leur maison – et ceux-ci seront rejetés dans les ténèbres du dehors ; il y aura là des pleurs, des gémissements et des grincements de dents ; et cela à cause de leurs iniquités, étant emmenés captifs à la volonté du diable.

« C'est là l'état des âmes des méchants ; dans les ténèbres et dans un état d'attente terrible et épouvantable de l'indignation ardente de la colère de Dieu contre eux, ils demeurent ainsi dans cet état, comme les justes dans le paradis, jusqu'au jour de leur résurrection. » (Alma 40:11-14)

Une allusion que le paradis est le lieu préparé pour les esprits des justes pendant qu'ils attendent la résurrection, est faite aussi par le premier Néphi (2 Néphi 9:13), ensuite par un prophète du même nom (4 Néphi 14), et par Moroni (Moroni 10:34). La mention du Nouveau Testament soutient la même chose (Luc 23:43 ; 2 Cor. 12:4 ; Apo. 2:7).

Le paradis n'est donc pas le lieu de la gloire finale ; car certainement le brigand qui mourut avec le Christ n'était pas préparé pour cette gloire ; cependant, nous ne pouvons pas douter de l'accomplissement de la promesse de notre Seigneur que le malfaiteur pénitent devait ce jour-là être avec lui dans le paradis ; et, en outre, la déclaration du Sauveur ressuscité à Marie-Madeleine, trois jours plus tard, qu'à ce moment-là, il n'était pas encore monté vers son Père, est une preuve de ce qu'il a passe dans le paradis. Le mot « paradis » par sa dérivation du perse, en passant par le grec, signifie un lieu de plaisir.

Références scripturaires

Résurrection des morts

De ma chair je verrai Dieu - Job 19:26 (version Crampon) (Je verrai Dieu dans ma chair : version Lemaistre de Sacy) voir aussi versets 25 et 27, et 14:13, 14.

Mais Dieu sauvera mon âme du séjour des morts - Ps. 49:15.

Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! - Es. 26:19 ; voir aussi 25:8.

Vision d'Ézéchiel d'une vallée remplie d'ossements desséchés et de la résurrection qui suivra - Ez. 37:1-14.

Certains se réveilleront pour la vie éternelle, et d'autres pour l'opprobre et la honte éternelle - Dan. 12:2.

Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, je les délivrerai de la mort -Os. 13:14.

Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants - Matt. 22:32 lire versets 23-32.

Car elle te sera rendue à la résurrection des justes - Luc 14:14.

Car comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut - ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même - tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement - Jean 5:21-29.

Promesse du Seigneur concernant la résurrection des justes - Jean 6.35-54. Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort - Jean 11:23.

Le Christ prédit sa propre mort et sa résurrection : Il apprit aux disciples qu'il devait être mis à mort et ressusciter le troisième jour - Matt. 16:21 ; voir aussi 17:22, 23 ; 20:17-19 ; Marc 8:31 ; 9:9 ; Luc 18:31-34 ; Jean 2:19-22 ; 12:23-33.

Autres prédictions au sujet de la résurrection du Christ :

Et il supporte cela afin que tous les hommes puissent obtenir la résurrection - 2 Néphi 9:22. Car voici, la résurrection du Christ rachète l'humanité - Hélaman 14:15. Le Christ opère la résurrection des morts - Mosiah 15:20. Il donne sa vie et la reprend pour amener la résurrection du Seigneur révélée à Énoch - Moïse 7:47.

Réalité de la résurrection du Christ

L'ange, au sépulcre, dit : Il n'est point ici ; il est ressuscité comme il l'avait dit - Matt. 28:6 ; lire versets 5-18.

Vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié ; il est ressuscité il n'est point ici - Marc 16:6 ; lire versets 1-14.

Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon - Luc 24:34 ; lire versets 30-46.

Le Seigneur ressuscité apparut aux disciples à Jérusalem et leur montra ses mains percées et son coté - Jean 20 - 19, 20 lire versets 15-29.

J'étais mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles - Apo. 1:18.

Le Seigneur ressuscité apparut aux Néphites et fut présenté par le Père - 3 Néphi 11:7. Il montra au peuple les plaies infligées par ses bourreaux - Versets 14-16 ; voir aussi verset 11.

Un homme associé aux apôtres comme témoin de la résurrection du Christ - Actes 1:22.

Dieu l'a ressuscité en le délivrant des liens de la mort - Actes 2-24 ; lire versets 22-32.

Il y aura une résurrection des justes et des injustes - Actes 24:15.

Quoi ! vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? - Actes 26:8 ; voir aussi verset 23.

Christ est mort, bien plus, il est ressuscité - Romains 8:34 ; voir aussi 14:9 ; 1 Cor. 6:14.

Paul témoigne que le Christ mourut, fut enseveli et ressuscita - 1 Cor. 15:3-8 ; lire versets 3-55 ; voir en outre 2 Cor. 4:14.

Christ, le premier-né d'entre les morts - Col. 1:18 ; voir aussi Actes 26:23. Les prémices de ceux qui sont morts - 1 Cor. 15:20. Le premier-né des morts - Apo. 1:5.

Et il est ressuscité des morts - D&A 18:12 ; voir aussi 20:23.

Résurrections passées et futures dans l'ordre établi

Les sépulcres s'ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent - Matt. 27:52, 53 ; comparer Hélaman 14:25 ; 3 Néphi 23 -. 9.

Résurrections parmi les Néphites, suivant immédiatement la résurrection du Christ - 3 Néphi 23:10 ; lire versets 9-13.

Résurrection des justes et des injustes - Dan. 12:2 ; Jean 5:29 ; Actes 24.15 ; Alma 33:22 ; Hélaman 14:18 ; Mormon 7:6-7 ; D&A 76:15-17, 39, 50, 65, 85 ; 43:18.

Et ceux qui ont dormi dans leurs tombeaux se lèveront - D&A. 88:97 ; 113:56.

Le reste des morts ne ressuscitera pas avant que les mille ans soient écoulés - D&A88:101.

Quel que soit le degré d’intelligence que nous acquérions dans cette vie, il restera avec nous à la résurrection - D&A.130:18.

Seuls les contrats et alliances scellés pour l'éternité seront valides après la résurrection - D&A 132:7.

Tous revivront mais chacun en son rang - 1 Cor. 15:22, 23, lire versets 22-44.

Condition de l'âme entre la mort et la résurrection - Alma, chap 40.

James E. Talmage, Les articles de foi, 1890, 1962, chapitre 21