La résurrection de Jésus-Christ
David
O. McKay
Les
apôtres de Jésus sont devenus témoins de la
réalité de sa résurrection
Il
y a environ deux mille ans il y a eu des apôtres qui étaient
assez abattus Pierre avait le coeur lourd ; Jean avait perdu un être
cher, comme Marie, la mère du Christ. Les autres apôtres
s’étaient enfuis. Judas s’était rendu
compte du crime qu’il avait perpétré. Quelle nuit
lugubre !
Le
lendemain matin, le Christ est ressuscité. Cela étant
vrai, cet événement prouve l’immortalité
de l’âme, l’existence d’êtres chers de
l’autre côté du voile, qui gardent leur
personnalité. Ils existent tout autant dans ce royaume
spirituel, que l’esprit du Christ lorsqu’il prêchait
aux esprits en prison.
La
proximité de la résurrection de Jésus donne plus
de valeur à la preuve apportée par les apôtres.
La valeur plus profonde de leur témoignage réside en ce
que, à la mort de Jésus, les apôtres étaient
frappés de découragement et de tristesse. Pendant deux
ans et demi, ils avaient été soutenus et inspirés
par la présence du Christ. Mais maintenant, il était
parti. Ils restaient seuls, et ils semblaient désorientés
et désemparés.
Qu’est-ce
qui a soudain changé ces disciples en prédicateurs de
l’Évangile de Jésus-Christ pleins d’assurance,
sans crainte et héroïques ? C’est la révélation
que le Christ était ressuscité du tombeau. Il avait
tenu ses promesses et accompli sa mission messianique.
Marc
lui même ne mentionne aucune apparition du Seigneur ressuscité,
mais il témoigne que l’ange au tombeau a annoncé
la résurrection et promis que le Seigneur rencontrerait ses
disciples. Grâce à Marc nous avons la magnifique
déclaration de la première tombe vide au monde. Pour la
première fois de l’histoire de l’homme, les mots «
ci-gît » avaient été remplacés par
le message divin « Il est ressuscité ». Personne
ne peut douter que Marc ait été intimement convaincu
que le tombeau était réellement vide. Pour lui la
résurrection était indiscutable : elle était
réelle, et l’apparition de son Seigneur et Maître
parmi les hommes était un fait établi dans son esprit
qui ne faisait pas l’ombre
d’un
doute. Il a consacré sa vie à proclamer cette vérité
et, si on peut se fier à la tradition, il a scellé son
témoignage par son sang.
Une
autre personne rapporte le témoignage de témoins
oculaires : Luc, qui était un Gentil ou, comme certains le
croient, un prosélyte d’Antioche en Syrie, où il
exerçait la profession de médecin (voir Colossiens
4:14). Même certains de ses critiques modernes les plus sévères
l’ont mis au premier rang des historiens et son contact
personnel avec certains des premiers apôtres donne une valeur
inestimable à ses déclarations.
Ce
qu’il a écrit était le résultat d’enquêtes
et de recherches personnelles et provenait de toutes les sources
disponibles. Il a surtout eu des entretiens avec « ceux qui ont
été des témoins oculaires dès le
commencement et sont devenus des ministres de la parole » et a
enregistré leurs déclarations. Il s’avère
qu’il avait « fait des recherches exactes sur toutes ces
choses depuis leur origine » pour « les exposer par écrit
d’une manière suivie » (Luc 1:1-4.) Cela signifie
que Luc a reçu ce témoignage directement de ces «
témoins oculaires » et ne s’est pas appuyé
sur des récits précédents.
D’après
tous les témoignages dignes de foi, nous avons l’Évangile
de Luc tel qu’il l’a écrit de sa main. Au chapitre
24, Luc témoigne du message divin : « Pourquoi
cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est
point ici, mais il est ressuscité. » (Luc 24:5-6)
Avec
une assurance égale en leur véracité, nous
pouvons accepter ses déclarations et son témoignage
concernant celui de Pierre et de Paul et des autres apôtres à
propos de la résurrection. « Après qu’il
eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs
preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant
des choses qui concernent le royaume de Dieu » (Actes 1:3). Qui
peut douter de la confiance absolue de Luc en la réalité
de la résurrection ?
Il
est vrai que ni Marc ni Luc ne dit avoir vu personnellement le
Seigneur ressuscité et donc, certains prétendent que
leurs témoignages écrits ne peuvent pas être pris
comme des preuves de première main. Le fait qu’ils n’en
témoignent pas mais qu’ils sont convaincus que d’autres
ont vu Jésus est une preuve irréfutable que les apôtres
et d’autres disciples considéraient la résurrection
comme une réalité.
Mais
heureusement, il existe un document dans lequel un témoignage
oculaire personnel est donné de l’apparition de Jésus
après sa mort et sa mise au tombeau. Ce témoignage
personnel corrobore également le témoignage non
seulement des deux hommes que j’ai mentionnés mais aussi
celui d’autres. Je fais référence à Saul,
juif de Tarse, élevé aux pieds de Gamaliel, pharisien
strict, et avant sa conversion cruel persécuteur de toutes les
personnes croyant en la résurrection de Jésus de
Nazareth. Et maintenant, dans le plus ancien document authentique
existant qui relate la résurrection du Christ, ou en témoigne,
nous trouvons Paul disant ce qui suit aux Corinthiens :
«
Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi
reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon
les Écritures ; qu’il a été enseveli, et
qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les
Écritures ; et qu’il est apparu à Céphas,
puis aux douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents
frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants,
et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à
Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous,
il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton.
» (1 Corinthiens 15:3-8).
Le
scepticisme du monde ne peut pas réduire à néant
la déposition des témoins oculaires
Trop
de gens de nos jours sont comme les hommes de l’Aréopage,
il y a deux mille ans, qui ont dressé un autel au « dieu
inconnu » mais qui savaient peu ou ne savaient rien sur lui.
Nous lisons qu’en se rendant à l’Aréopage,
Paul avait contemplé de magnifiques statues érigées
en l’honneur de dieux divers. Les philosophes, les juges, les
penseurs les plus capables, les plus grands sages du monde antique se
réunissaient souvent à cet endroit et analysaient et
commentaient les mystères de la vie et la destinée du
genre humain.
Au
milieu de toute cette sagesse du monde se tenait un petit homme seul
aux yeux bruns qui affirmait que beaucoup de leur philosophie était
fausse et que leur culte des images était une grossière
erreur ; il était le seul homme, dans cette grande cité
d’intellectuels, qui sût, par expérience réelle,
que l’homme peut passer la porte de la mort et revivre. Tandis
que Paul parlait éloquemment de la personnalité de
Dieu, les philosophes l’ont écouté avec curiosité
bien qu’avec attention jusqu’à ce qu’il
témoigne que Dieu avait ressuscité Jésus d’entre
les morts.
Quand
ils ont entendu parler de résurrection, certains se sont moqué
de lui et presque tous se sont éloignés de lui, le
laissant, lui qui avait déclaré la vérité,
encore plus seul que jamais (voir Actes 17:22-33). Aujourd’hui,
comme sur l’Aréopage, quand nous parlons de la
résurrection des morts, certains se moquent de nous et
d’autres doutent et s’éloignent. Aujourd’hui,
comme à cette époque, trop d’hommes ont d’autres
dieux à qui ils pensent plus qu’au Seigneur ressuscité.
Considérez
comme un fait réel que le Christ est ressuscité
physiquement et est apparu comme un être glorifié et
ressuscité et vous répondez à la question de
toujours : « Si l’homme meurt, pourra-t-il revivre? »
(Job 14:14)
La
résurrection littérale était une certitude pour
les disciples qui connaissaient personnellement Jésus. Ils
n’avaient absolument aucun doute. Ils avaient été
témoins de ce fait. Ils le savaient parce qu’ils
l’avaient vu de leur yeux, entendu de leurs oreilles, que leurs
mains avaient touché le corps physique du Rédempteur
ressuscité.
L’un
des messages sublimes donnés par le Christ, notre Rédempteur,
est que l’esprit de l’homme franchit triomphalement la
porte de la mort pour entrer dans la vie éternelle. Pour lui,
cette vie terrestre n’est qu’un jour, et sa fin que le
crépuscule de la vie. La mort, qui n’est qu’un
sommeil, est suivie d’un réveil glorieux au matin d’un
royaume éternel. Quand Marie et Marthe ont vu que leur frère
n’était plus qu’un cadavre dans la tombe sombre et
silencieuse, le Christ le voyait encore comme un être vivant.
Ce fait est exprimé en deux mots : « Lazare… dort
» (Jean 11:11).
Si tout le monde savait que le Christ crucifié
est réellement ressuscité le troisième jour,
qu’après en avoir salué certains et s’être
réuni avec eux dans le monde des esprits, son esprit a ranimé
son corps transpercé, et qu’après être
resté parmi les hommes pendant quarante jours, il est monté,
âme glorifiée, vers son Père, quelle paix
bienveillante recevraient des âmes maintenant troublées
par le doute et l’incertitude !
L’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours tient, avec
Pierre, avec Paul, avec Jacques et avec tous les autres premiers
apôtres qui ont accepté la résurrection, non
seulement qu’elle est une vérité littérale,
mais aussi l’accomplissement de la mission divine du Christ
ici-bas.
La
dernière et la plus grande confirmation que Jésus est
sorti du tombeau est l’apparition du Père et du Fils à
Joseph Smith, le prophète, mille neuf cents ans plus tard. Le
miracle de la vie est important, non seulement en lui-même mais
en ceci qu’il confirme tous les principes de base du vrai
christianisme.
La
résurrection du Christ confirme l’omnipotence de Dieu et
l’immortalité de l’homme
Depuis
plus de quatre mille ans, l’homme avait regardé dans la
tombe et n’y avait vu que la fin de la vie. De tous les
millions qui y étaient entrés, pas une seule personne
n’en était jamais revenue en être ressuscité
et immortel. « Il n’y avait pas une seule tombe vide
nulle part sur la terre. Aucun coeur humain n’a cru, aucune
voix humaine n’a déclaré qu’il y avait une
telle tombe, une tombe vidée par la puissance d’un
Vainqueur plus fort que le plus grand ennemi de l’homme, la
mort. »
C’était
donc un message nouveau et glorieux que l’ange a donné
aux femmes qui s’approchaient avec crainte et avec amour du
sépulcre dans lequel le Christ avait été
enseveli : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été
crucifié ; il est ressuscité, il n’est point ici
; voici le lieu où on l’avait mis. » (Marc 16:6)
Si
un miracle est un événement surnaturel dont les forces
préalables dépassent la sagesse limitée de
l’homme, alors la résurrection de Jésus-Christ
est le miracle le plus prodigieux de tous les temps. Elle révèle
l’omnipotence de Dieu et l’immortalité de l’homme.
Toutefois,
la résurrection n’est un miracle qu’en ceci
qu’elle dépasse la compréhension humaine. Pour
toutes les personnes qui l’acceptent comme réelle, elle
n’est que la manifestation d’une loi uniforme de la vie.
Comme l’homme ne comprend pas cette loi, il l’appelle
miracle.
On
associe à juste titre la résurrection et le printemps,
non pas qu’il y ait quoi que ce soit dans la nature
d’exactement analogue à la résurrection, mais il
y a tant de choses qui suggèrent une idée de réveil.
Comme l’inertie de la mort, l’hiver tient toute la vie
végétale sous son emprise, mais quand le printemps
approche, le doux pouvoir vivifiant de la chaleur et de la lumière
le contraint à relâcher sa poigne et ce qui semblait
mort pousse en un regain de vie, régénéré,
plus fort, affermi après un paisible sommeil.
Il
en est ainsi de l’homme. Ce que nous appelons la mort, Jésus
l’a appelé sommeil. Il a affirmé à ses
disciples : « Lazare… dort » (Jean 11:11). Aux
parents affligés de la petite fille, il a adressé ces
paroles réconfortantes : « L’enfant… dort »
(Marc 5:39). En réalité, pour le Sauveur du monde, la
mort n’existe pas : il n’y a que la vie, la vie
éternelle. Il pouvait dire en toute vérité : «
Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi
vivra, quand même il serait mort. » (Jean 11:25)
Avec
cette assurance, l’obéissance à la loi éternelle
doit être une joie, et non un fardeau, car la vie est source de
joie et d’amour. L’obéissance au Christ et à
ses lois apporte la vie. Puisse le retour de Pâques souligner à
chaque fois cette vérité et remplir notre âme de
cette assurance divine que le Christ est vraiment ressuscité
et que, par lui, l’immortalité de l’homme est
assurée.
Les
fidèles reçoivent le témoignage réconfortant
de la résurrection
Il
n’y a aucune raison de craindre la mort ; ce n’est qu’un
incident de la vie. Elle est aussi naturelle que la naissance.
Pourquoi la craindrions-nous ? Certains en ont peur parce qu’ils
croient que c’est la fin de la vie, et la vie est souvent ce
que nous avons de plus précieux. La plus grande bénédiction
de l’homme est la vie éternelle.
Si
seulement les homme faisaient sa volonté (voir Jean 17:17), au
lieu de regarder sans espoir la tombe sombre et sinistre, ils
tourneraient les yeux vers le ciel et sauraient que le Christ est
ressuscité
!
Aucun
homme ne peut accepter la résurrection sans, pour être
cohérent dans ses croyances, accepter aussi que Dieu existe et
est un être personnel. Par la Résurrection, le Christ a
vaincu la mort et est devenu une âme immortelle. « Mon
Seigneur et mon Dieu! » (Jean 20:28) n’a pas été
seulement une exclamation passive de Thomas quand il a vu son
Seigneur ressuscité. Une fois que nous acceptons la divinité
du Christ, il est facile de nous représenter son Père
comme une personne distincte tout comme lui car, comme l’a dit
Jésus, « celui qui m’a vu a vu le Père »
(Jean 14:9).
Comme
le Christ après sa mort, tous les hommes vivront et chacun
prendra, dans le monde qui suit, la place à laquelle il s’est
le mieux préparé. Le message de la résurrection
est donc le plus réconfortant, le plus glorieux jamais donné
à l’homme car, lorsque la mort nous prive d’un
être cher, notre coeur affligé est apaisé par
l’espoir et l’assurance divine exprimés dans les
mots qui suivent : « Il n’est point ici ; Il est
ressuscité » (Matthieu 28:6).
Nous
serons vivants parce que notre Rédempteur vit. Je vous
témoigne qu’il vit. Je connais cette vérité
divine, comme j’espère que vous la connaissez.
Jésus
est passé par toutes les expériences de la vie
terrestre, comme vous et moi. Il a connu le bonheur et il a connu la
douleur. Il s’est réjoui autant qu’il a pleuré
avec les autres. Il a connu l’amitié. Il a aussi connu
la tristesse que causent les traîtres et les faux accusateurs.
Il a subi la mort physique, comme cela vous arrivera. Le Christ a
vécu après la mort et vous et moi nous ferons de même.
Jésus
a été le seul homme parfait qui ait jamais vécu.
En ressuscitant des morts, il a triomphé de la mort et il est
maintenant le Seigneur de la terre. Qui aurait la faiblesse inouïe
et la folie extrême de rejeter consciemment la voie de la vie
du Christ, surtout à la lumière du fait qu’un tel
rejet ne conduit qu’au malheur, au chagrin et même à
la mort !
Quand
cette foi en Jésus-Christ courra dans les veines des chrétiens
du monde, quand leur coeur sera loyal au Christ ressuscité et
aux principes qui en découlent, le genre humain aura fait un
premier grand pas vers la paix perpétuelle pour laquelle nous
prions chaque jour.
Il
y a tant de prétendus chrétiens qui ne croient pas en
la résurrection littérale. Sur vos épaules et
sur celles des autres membres de cette Église repose la
responsabilité de déclarer au monde qu’il est le
Fils de Dieu, qu’il est littéralement ressuscité
des morts et qu’il est apparu personnellement en présence
du Père à Joseph Smith, le prophète.
Écritures
en rapport avec le sujet : Job 19:25-27 ; Marc 16:1-6 ; Actes 2:22-32
; 4:33 ; 1 Corinthiens 15:3-8 ; 3 Néphi 11:15 ; D&A
76:22-24
Enseignements
des présidents de l'Église : David O. McKay, 2003,
chapitre 7