La
résurrection du Christ
Joseph
Fielding Smith
Le
Christ et la résurrection
Notre
Sauveur Jésus-Christ est l'Auteur de la résurrection.
Il vint au monde pour le racheter, ainsi que tout ce qui se trouve à
sa surface, de la mortalité et donner l'immortalité à
tout être vivant. La venue de notre Sauveur pour réaliser
ce but est due au fait que la mort fut introduite dans le monde par
la chute d'Adam. Si Adam n'avait pas pris du fruit de l'arbre de la
connaissance du bien et du mal, il ne serait pas mort… Si
pareille situation s'était maintenue, Adam serait toujours
dans le jardin d'Éden et tout aurait continué comme
c'était, et dans de telles conditions, on n'aurait pas eu
besoin de Rédempteur (voir Moïse 3:16-7 ; 6:57-59 ; 2
Néphi 2:22-26).
Nous
connaissons la vraie raison pour laquelle Jésus-Christ est
venu dans le monde. Tout d'abord c'était pour racheter tous
les hommes de la mort physique qu'Adam introduisit dans le monde et
deuxièmement pour racheter tous les hommes de la mort
spirituelle, qui est le fait d'être banni de la présence
du Seigneur, à condition que les hommes se repentent,
reçoivent la rémission des péchés et
persévèrent jusqu'à la fin de leur épreuve
mortelle.
Puisqu'il
y a eu une transgression qui a amené la mort, il fallait que
l'expiation fût faite par le Fils de Dieu qui a toujours été
maître de la mort. Son sacrifice était une expiation
infinie.
Il
a dit de lui-même qu'il était « la Résurrection
et la Vie » et qu'il avait en lui le pouvoir de donner sa vie
et de la reprendre. Jamais personne d'autre ici-bas n'a possédé
de tels pouvoirs. Tous les autres êtres vivants étaient
sous la malédiction de la mort, et le Christ seul pouvait les
libérer (voir 2 Néphi 2:6-10 ; 9:6-9 ; Jean 10:11-18 ;
11:23-26).
Le
moyen fourni pour nous racheter de la mort fut prévu dans le
plan du salut avant qu'Adam et Ève ne fussent envoyés
sur la terre. Jésus-Christ se porta volontaire pour venir
expier la transgression d'Adam et remporter ainsi la victoire sur le
diable (voir Moïse 4:1-4 ; Abraham 3:22-28). C'est pourquoi on
l'appelle l'Agneau de Dieu qui fut choisi pour être immolé
« avant la fondation du monde » (1 Pierre 1:19 ;
Apocalypse 13:8).
La
seule manière d'accomplir cette expiation c'était que
Jésus, qui fut choisi pour payer la dette vis-à-vis de
la justice et nous racheter des griffes de Satan, vînt au monde
avec pouvoir sur la mort, car aucun de ceux qui étaient sous
la servitude de la mort ne pouvait payer la dette et nous rendre la
vie à jamais.
Jésus
fut la seule personne qui vint jamais dans ce monde qui eut pouvoir
sur la mort et ayant ce grand pouvoir, par l'effusion de son sang sur
la croix, il pouvait nous racheter et obtenir le pouvoir de la
résurrection. Lorsqu'il sortit du tombeau, il avait tout
pouvoir de faire sortir n'importe qui d'autre du tombeau. Et après
être ressuscité, le troisième jour suivant sa
crucifixion, il ouvrit les tombeaux des justes qui avaient vécu
depuis le temps d'Adam jusqu'au moment de sa crucifixion.
Il
avait dit à Marthe qu'il était la résurrection
et la vie, et c'est ce qu'il enseigna à ses disciples (voir
Jean 11:23-26). Jacob, frère de Néphi, nous permet de
comprendre très clairement la mission de Jésus-Christ
et le fait qu'il est venu nous racheter de la mort et de Satan. Il
explique que nous aurions été des anges du diable s'il
n'y avait pas eu la mort et la résurrection de Jésus-Christ
; et maintenant, grâce à la miséricorde de notre
Père céleste et de son Fils bien-aimé
Jésus-Christ, nous avons échappé à
l'étreinte de ce
grand
monstre (voir 2 Néphi 9:6-26).
Jésus-Christ
ressuscita et fut les prémices de la résurrection (voir
1 Corinthiens 15:23). Les témoignages de ce merveilleux
événement ne peuvent être contestés. De
nos jours, le monde religieux a tendance à s'éloigner
de cette vérité fondamentale, et le clergé et
les instructeurs nient que Jésus est le Christ, le Fils unique
de Dieu.
Le
Sauveur a enseigné que personne ne peut témoigner de
Dieu et rejeter son Fils, et que nul ne peut nier que Jésus-Christ
est le Rédempteur du monde et croire au Père qui l'a
envoyé. Nous devons honorer le Père par l'intermédiaire
du Fils, et celui qui rejette le Fils et nie le pouvoir de la
résurrection ne connaît pas Dieu (voir Jean 5:19-30 ;
Luc 10:22).
En
outre, comme Jean-Baptiste l'a enseigné : « Celui qui
croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au
Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur
lui » (Jean 3:36). Cela ne veut pas dire que ceux qui rejettent
le Fils ne se lèveront pas dans la résurrection, car
tous ressusciteront, mais l'incroyant ne participera pas à la
vie éternelle dans le royaume de Dieu où le Père
et le fils demeurent.
Le
Père a cependant l'intention d'étendre le pouvoir de la
résurrection à tous les hommes par l'expiation du Fils
et de donner ainsi l'immortalité à tous ses enfants. Il
n'en reste pas moins que nous ne pouvons pas être en communion
avec Dieu si nous n'acceptons pas que Jésus-Christ est le Fils
et ne croyons pas en son pouvoir de nous racheter du tombeau. C'est
pourquoi tous ceux qui rejettent l'autorité du Fils, la colère
de Dieu de-
meure
sur eux.
Lorsque
les hommes nient que le Christ est ressuscité et que toute
l'humanité sortira du tombeau, ils confessent qu'ils ne
connaissent rien à l'oeuvre du Seigneur concernant la destinée
de l'homme. Notre existence dans la mortalité est d'une
importance capitale et n'est pas accidentelle. Il n'a jamais été
prévu que nous devions traverser cette vie sans entrer en
contact avec le péché, sans la tentation, sans la
mortalité.
Adam
a été envoyé dans le monde accomplir une
mission, y compris la réalisation de ces choses mêmes,
pour que, dans l'état mortel, nous obtenions des expériences
en entrant en contact avec toutes les vicissitudes de la vie
mortelle. De cette manière nous recevons un enseignement qu'on
ne pourrait obtenir en aucune autre façon. C'est ainsi que la
mortalité s'est produite par la volonté de Dieu, et par
la chute de l'homme la mort a été infligée à
tous les hommes. Grâce à l'expiation de Jésus-Christ
la vie est rendue, la mort est vaincue et détruite.
L'immortalité
et la vie éternelle constituent la grande oeuvre du Père,
et le dernier ennemi à être détruit, nous dit-on,
sera la mort. Lorsque le Christ aura détruit la mort en
ressuscitant toute l'humanité du tombeau, il aura terminé
son oeuvre et alors il remettra le royaume à son Père
(voir 1 Corinthiens 15:24-28).
Si
le Christ n'était pas ressuscité des morts, croyez-vous
que Pierre, Jacques et Jean et les autres disciples seraient allés
à Jérusalem immédiatement après sa
crucifixion et qu'ils auraient commencé à prêcher
le Christ, et le Christ crucifié annonçant hardiment à
la population qu'il avait été ressuscité des
morts ?
Est-ce
raisonnable ? Est-ce raisonnable de croire que Paul, qui commença
par persécuter les saints, puisse tout d'un coup changer et
accepter le Christ comme étant le Fils de Dieu, que lui aussi
irait dans ces mêmes communautés prêcher que le
Christ était le Fils de Dieu, s'il n'avait pas été
ressuscité ?
Je
vais vous dire ce qui est raisonnable, et c'est dit ici même
dans ces Écritures. Après la crucifixion du Sauveur, les
disciples se dispersèrent. Ils étaient déçus,
ils croyaient que tout était fini et ils étaient sur le
point de retourner à leurs filets.
Deux
des disciples, le soir de ce premier jour de la résurrection,
étaient sur la route en direction d'un village en dehors de
Jérusalem, lorsqu'un inconnu, apparemment, arriva et leur
demanda pourquoi ils étaient tristes, et eux, croyant qu'il
était étranger à Jérusalem, dirent : «
Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem, ne
sache pas ce qui y est arrivé ces
jours-ci
? »
Après
avoir répondu à d'autres questions, ils parlèrent
de l'histoire de la crucifixion du Christ et ajoutèrent : «
Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël
; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses
se sont passées » (Luc 24:13-48). Alors le Christ se
révéla à eux.
Si
le Christ n'était pas sorti du tombeau, Pierre, Jacques et
Jean seraient retournés au lac de Galilée et à
leurs filets, les autres disciples seraient retournés à
leur métier respectif et le christianisme aurait brusquement
pris fin.
Au
lieu de cela, immédiatement après la résurrection,
les disciples manifestèrent une vie nouvelle. Ils commencèrent
à annoncer hardiment que le Christ était ressuscité
des morts. Ils rendirent ce témoignage au peuple. Le jour de
la Pentecôte, tandis qu'il prêchait, Pierre dit ceci :
«
Hommes israélites, écoutez ces paroles ! Jésus
de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage
devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a
opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez
vous-même ; cet homme, livré selon le dessein arrêté
et selon la prescience de Dieu, vous l'avez crucifié, vous
l'avez fait mourir par la main des impies. Dieu l'a ressuscité,
en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il n'était
pas possible qu'il fût retenu par elle. » (Actes 2:22-24)
Ce
jour de Pentecôte, il rendit témoignage à cette
assemblée de la mission du Christ et de sa résurrection.
Un
peu plus tard, lorsque Pierre et Jean eurent guéri le boiteux
à la porte du temple, Pierre parla hardiment aux Juifs qui
étaient assemblés. Il parla avec plus de force encore.
Il
leur dit : « Vous avez renié le Saint et le Juste, et
vous avez demandé qu'on vous accordât la grâce
d'un meurtrier » — il parlait à ce moment-là
à ceux-là mêmes qui avaient été
responsables de la mort du Christ ! — « vous avez fait
mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ;
nous en sommes témoins. » (Actes 3:14-15)
Tel
fut le témoignage qu'il rendit à ces hommes mêmes.
Pierre n'aurait pas osé faire une chose pareille si le Christ
n'avait pas été ressuscité des morts.
Il
est donc déraisonnable de dire qu'en ce qui concerne la vie du
Christ, les preuves démontrent d'une manière écrasante
qu'il a vécu, qu'il a rassemblé autour de lui des
disciples,
qu'il fut pris et crucifié, et puis c'est tout.
Quand
Paul entra dans l'Église, il dit, tout comme Pierre et
d'autres à Jérusalem et dans toute la Palestine où
le Christ était connu, que Jésus était
ressuscité des morts. Il n'y
avait
pas de meilleurs témoins que Pierre, les autres apôtres
et les disciples du Christ qui allèrent partout rendre
témoignage de la résurrection de Jésus. De plus,
cette petite poignée de chrétiens — et ce n'était
qu'une poignée au moment de la mort du Christ — commença
immédiatement à augmenter numériquement. En très
peu de temps, ils se comptaient par milliers. Trois mille personnes
furent ajoutées à l'Église après cette
réunion mémorable du jour de la Pentecôte, et
toutes ces personnes furent instruites de la résurrection par
des témoins oculaires qui avaient été compagnons
du Seigneur Jésus-Christ pendant son ministère (voir
Actes 3:41).
Nous
lisons qu'après sa résurrection le Christ oeuvra
quarante jours parmi ses disciples (voir Actes 1:3). Paul nous dit
qu'une fois, ou peut-être plus d'une fois, plus de cinq cents
personnes le virent (voir 1 Corinthiens 15:6). L'auteur du livre de
Luc, au début de son histoire, dit ceci : « Plusieurs
ayant entrepris de composer un récit des choses auxquelles on
croit absolument parmi nous » (Luc 1:1, version du roi
Jacques).
Doctrine
de la résurrection
Il
n'est pas difficile de croire à la résurrection. Il y a
beaucoup de choses plus difficiles à croire que cela. La vie
elle-même est un mystère. Que savons-nous d'elle ? D'où
vient-
elle
? Y a-t-il quoi que ce soit de plus merveilleux que la création
du corps ? C'est encore plus merveilleux que de rassembler les
éléments qui composent le corps après la mort et
d'y faire rentrer la vie.
À
mon avis, en fait de miracle, rien ne se compare à la création
de ce corps au départ quand la vie y est mise. Pourtant nous
voyons cela tous les jours ; c'est courant. Nous le voyons et nous le
reconnaissons donc comme un fait. Il n'est pas plus miraculeux, il
n'est pas plus merveilleux de ressusciter quelqu'un d'entre les
morts. Ils sont revenus, ils ont fait
leur
apparition, ils ont donné des commandements aux hommes.
Le
Seigneur n'a pas l'intention de se révéler à
tout le monde, mais il se révèle à ses
serviteurs et il les envoie avec le message : Heureux celui qui
croit, mais n'a pas vu.
Il
est devenu tout à fait à la mode, à notre époque
de philosophie et de matérialisme moderne, que les «
sages » nient la résurrection littérale du corps.
Et pourtant la doctrine de la résurrection est fondamentale
dans la religion chrétienne. On ne peut pas la spiritualiser
ou la réduire en fumée. Le Christ et ses disciples
l'ont enseignée et c'était vrai de leur temps. Elle est
tout aussi vraie aujourd'hui et tout aussi importante.
La
teneur du message et du ministère de Jésus-Christ
consistait à réaliser l'immortalité et la vie
éternelle de l'homme. En fait la révélation
moderne nous apprend que c'est cela même qui constitue la
grandeur et la gloire de Dieu (voir Moïse 1:39 ; D&A
29:43-44).
Cette
doctrine peut être caractéristique des saints des
derniers jours, mais qu'on se souvienne que les premiers saints
chrétiens l'enseignaient et y croyaient avec autant
d'assurance. C'est parce que les hommes se sont écartés
de la parole révélée du Seigneur que ces idées
modernes relatives à la vie future sont de mise aujourd'hui.
Le
Christ a dit de lui-même qu'il était celui que le Père
avait envoyé pour racheter tous les
hommes
du tombeau. Lorsque Marthe le suppliait devant le tombeau de Lazare,
le Seigneur lui dit : « Je suis la résurrection et la
vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;
et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean
11:25-26)
Deux
pensées sont exprimées ici que beaucoup ont du mal à
comprendre et cependant ce qu'il veut dire est clair. Étant la
résurrection et la vie, il avait le pouvoir de faire sortir
tous les enfants d'Adam du tombeau.
En
donnant à ceux qui croyaient en lui le pouvoir de ne jamais
mourir, il ne faisait pas allusion à la décomposition
physique, mais à la seconde mort qui consiste à être
banni de la présence de Dieu. Cette seconde mort, dont les
justes sont libérés, est la condamnation de ceux qui
sont condamnés à l'immortalité en dehors du
royaume de Dieu.
La
doctrine de la résurrection littérale est formellement
énoncée dans l'Ancien Testament aussi bien que dans le
Nouveau. Beaucoup ont essayé de spiritualiser ces Écritures.
Le Seigneur a enseigné en vision à Ézéchiel
la façon dont la résurrection littérale se
réaliserait. « Voici, j'ouvrirai vos sépulcres,
je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et
je vous ramènerai dans le pays d'Israël. Et vous saurez
que je suis l'Éternel, lorsque j'ouvrirai vos sépulcres,
et que je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon
peuple ! » (Ézéchiel 37:12-13)
Daniel
aussi eut la vision de la résurrection et déclara : «
Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se
réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les
autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle. »
(Daniel 12:2)
Qu'est-ce
qui pourrait être plus précis ou venir avec une plus
grande autorité que cette déclaration de Jésus-Christ
qui détient les clefs de la résurrection ? : « En
vérité, en vérité, je vous le dis,
l'heure vient, et elle est déjà venue, où les
morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront
entendue vivront… Ne vous étonnez pas de cela…
car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres
entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien
ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal
ressusciteront pour le jugement. » (Jean 5:25, 28-29)
Dans
notre dispensation, par l'intermédiaire du Livre de Mormon, le
Seigneur a révélé qu'il y aurait une telle
résurrection : « L'esprit et le corps seront réunis
de nouveau dans leurs formes parfaites ; membres et jointures seront
rendus à leurs formes proprès, exactement comme nous le
sommes en ce moment ; et nous serons conduits devant Dieu,
connaissant comme nous connaissons en ce moment et nous aurons un
souvenir vif de toute notre culpabilité. Cette restauration
sera pour tous les hommes, jeunes et vieux, esclaves et libres,
hommes et femmes, méchants et justes; et pas un seul cheveu de
leur tête ne sera perdu. » (Alma 11:43-44)
Pourquoi
la résurrection ? Nous savons qu'elle est un fait,
c'est-à-dire nous qui sommes des saints des derniers jours,
car le Seigneur nous l'a révélé et les Écritures
relatives à cette vérité sont claires. Nous
savons que le Christ est apparu à ses disciples après
sa résurrection et ils ont témoigné qu'il leur
était apparu. Pourquoi faut-il qu'il y ait une résurrection
et qu'il soit promis que tous les hommes sortiront du tombeau ?
Beaucoup
de gens croient que le corps mortel a rempli son but dans cette vie
et ne ressuscitera pas, mais que l'esprit ressuscite pour demeurer
avec Dieu. Alors pourquoi Jésus-Christ est-il venu au monde
pour mourir ? Est-ce parce que le plan que le Père avait
arrangé au commencement avait été contrarié
ou détruit par la chute de l'homme ?
Adam
avait un corps avant que la mort ne s'abattît sur lui, et sa
chute faisait partie du grand plan du salut de l'homme. La mortalité,
et par conséquent la mort, est due à la chute.
Jésus-Christ est venu au monde pour réparer et donner,
par la résurrection, l'immortalité et la vie éternelle
à l'homme.
Dans
le Livre de Mormon nous apprenons que l'homme participe à la
mortalité pour obtenir des expériences qu'il n'aurait
pu avoir d'aucune autre façon et que, en obéissant à
l'Évangile de Jésus-Christ, qui est basé sur le
sacrifice infini du Fils de Dieu, il peut obtenir le salut et
l'exaltation en la présence du Père et du Fils (voir 2
Néphi 2:6-10 ; Alma 12:22-37 ; 42:1-31).
Assurément
le Seigneur comprenait la fin dès le commencement et il était
parfaitement entendu dans les conseils des cieux avant que le monde
ne fût fait, que Jésus-Christ devait venir dans ce monde
pour mourir et ainsi réparer une loi enfreinte et de nouveau
rendre la vie à l'humanité, afin qu'elle fût dans
l'abondance.
Le
monde d'aujourd'hui abandonne la doctrine de l'Église.
Beaucoup d'hommes n'acceptent plus Jésus-Christ comme étant
le Fils de Dieu, ils ne croient pas en son expiation. Ils ont rejeté
la résurrection. Ils ne l'acceptent plus comme essentielle au
salut et cependant c'est une des doctrines fondamentales de l'Église.
Le
Christ, le prototype, l'exemple, ressuscita d'entre les morts comme
il l'avait promis. Après avoir déposé sa vie et
l'avoir reprise le troisième jour, il se présenta à
ses disciples et leur dit de le toucher et de voir, car un esprit
n'avait pas un corps de chair et d'os comme ils voyaient qu'il avait.
Ils vinrent donc et le touchèrent.
Pour
les convaincre encore davantage, il mangea un poisson et un rayon de
miel (voir Luc 24:36-43). Il mangea en leur présence et les
convainquit par une démonstration pratique que c'était
bien lui, afin que celui qui n'est pas instruit puisse lire et
comprendre ; et pourtant les sages, dans toute leur érudition,
ferment les yeux à ces vérités.
De
plus, il leur enseigna que tout pouvoir, tant dans le ciel que sur la
terre, lui avait été donné par son obéissance
à son Père et par la résurrection qu'il avait
reçue (voir Matthieu 28:16-18).
Il
fut les prémices de la résurrection, il ressuscita et
enseigna à l'humanité que, comme il était
ressuscité, de même tous les hommes ressusciteraient,
tant les mauvais que les bons, et que les hommes seraient jugés
selon leurs propres oeuvres et recevraient leur récompense
selon leur mérite. Tel est l'Évangile de Jésus-Christ
dans sa simplicité. Il est exposé si clairement dans
ces Écritures que même l'insensé peut lire et
comprendre ; et cependant les sages, dans toute leur érudition,
ferment les yeux à ces vérités (voir 2 Néphi
9:28-29).
Preuves
de la résurrection
Nous
savons que le Christ est ressuscité, qu'il est monté au
ciel, faisant prisonnière la prison, et est devenu l'Auteur du
salut pour tous ceux qui croient, qui se repentent de leurs péchés
et l'acceptent comme Rédempteur du monde. Les saints des
derniers jours ne sont pas abandonnés au doute à ce
sujet.
Beaucoup
de témoins attestèrent de la résurrection du
Sauveur lorsqu'il ressuscita. Il apparut d'abord à Marie au
tombeau et plus tard aux Douze, ou plutôt aux Onze, l'un d'eux
ayant perdu son apostolat, et ensuite à une foule de saints.
Il travailla pendant un certain temps parmi ses disciples, confirmant
leur foi et les fortifiant dans l'Évangile dont il est
l'Auteur. Ils en rendirent témoignage et donnèrent leur
témoignage au monde (voir Actes 2:29-36 ; 1 Cor.inthiens
15:3-9 ; Luc 24:30-43 ; Jean 20:14-23).
Mais
après l'apostasie, le monde fut dans les ténèbres
et sans témoins vivants de la résurrection du Christ
jusqu'au rétablissement de l'Évangile dans « la
dispensation de la plénitude des temps » (Éphésiens
1:9-10, version du roi Jacques). Actuellement il y en a beaucoup sur
la face de la terre qui peuvent témoigner que Jésus est
le Christ, car l'Esprit de Dieu leur a révélé
cette vérité ; et nul ne peut savoir que Jésus
est le Christ à moins que le Saint-Esprit ne le lui révèle.
Le
prophète Joseph Smith fut suscité comme témoin
de la résurrection du Christ et reçut le pouvoir et
l'autorité d'instituer à nouveau son Évangile
parmi les enfants des hommes. D'autres aussi le virent dans notre
propre génération, conversèrent avec lui,
reçurent de lui des instructions et apprirent les principes de
la vérité qui nous affranchissent. Ils rendirent aussi
témoignage de ces choses au monde. Nous savons qu'il est
ressuscité des morts afin d'amener tous les hommes à
lui à condition qu'ils se repentent.
Matthieu
témoigna qu'à l'époque de la résurrection
du Christ, il y eut aussi une résurrection des saints qui
étaient morts auparavant. Matthieu prend soin de donner des
détails dans son texte. Il parle en tant que témoin
oculaire ayant pleinement l'autorité de témoigner.
Il
dit : « Les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps
des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant
sortis des sépulcres, après la résurrection de
Jésus, ils entrèrent dans la Ville Sainte, et
apparurent à un grand nombre de personnes. » (Matthieu
27:52-53)
Les
saints des derniers jours croient au témoignage de Matthieu.
De plus, ils ne dépendent pas uniquement du témoignage
des disciples du Christ qui étaient avec lui lors de son
ministère, mais ont l'attestation de témoins qui ont
vécu à notre propre époque.
Quelle
chance nous avons d'être saints des derniers jours ! Nous avons
toutes ces preuves, nous avons toute cette connaissance qui nous est
donnée dans le Nouveau Testament, les témoignages des
témoins qui étaient avec le Christ. En plus, nous avons
le témoignage des anciens et de ceux qui accompagnèrent
le Christ dans son ministère sur le continent américain
parmi les Néphites, comme le rapporte le Livre de Mormon (voir
3 Néphi, chapitres 11 à 26).
Et
en plus de cela encore, nous avons le témoignage d'hommes de
notre propre époque. Il y en a beaucoup ici dans cette
assemblée qui ont peut-être vécu et conversé,
comme moi-même, avec des hommes qui ont vécu du temps du
prophète Joseph Smith et qui ont entendu son histoire de ses
propres lèvres.
J'ai
entendu le président Wilford Woodruff parler bien souvent de
ces choses ; j'en ai entendu d'autres, qui furent les compagnons du
prophète Joseph Smith, rapporter comment il leur avait raconté
que les cieux s'étaient ouverts et que des messagers étaient
venus de la présence de Dieu à cette époque où
nous vivons.
Nous
avons le témoignage de Joseph Smith, d'Oliver Cowdery, de
David Whitmer, de Martin Harris et de Sidney Rigdon. Il n'est pas
nécessaire d'en examiner d'autres. Il y
en
a d'autres.
Nous
avons le témoignage de ces cinq hommes qui ont tous rendu
solennellement témoignage au monde qu'en notre dispensation de
la plénitude des temps le Christ est apparu, qu'il leur a
envoyé de sa présence des messagers. Ces cinq hommes
sont des témoins. Joseph Smith et Oliver Cowdery furent, le 3
avril 1836, en la présence du Seigneur Jésus-Christ au
temple de Kirtland. Le 15 mai 1829, ils furent en la présence
de
Jean-Baptiste.
Un peu plus tard, ils se trouvèrent en la présence de
Pierre, Jacques et Jean. Ils reçurent aussi, en ce troisième
jour d'avril 1836, les clefs de l'autorité de Moïse,
d'Elias et d'Elie (voir D&A 13 ; 110).
Oliver
Cowdery, David Whitmer et Martin Harris se trouvèrent, aux
environs de juin 1829, en la présence d'un ange de Dieu et ils
conversèrent avec lui et entendirent la voix de Dieu leur
parler du haut des cieux. Ils nous ont rendu leur témoignage,
il est inscrit dans tous les exemplaires du Livre de Mormon. Nous
avons ce témoignage. Sidney Rigdon
nous
a rendu son témoignage, tant lorsqu'il était dans
l'Église que lorsqu'il l'eut quittée, que le 16 février
1832, il vit avec Joseph Smith les cieux ouverts et qu'ils virent le
Seigneur Jésus-Christ assis à la droite de Dieu, et ils
ont rapporté pour nous cette merveilleuse vision (voir D&A
76:19-25).
Pouvons-nous
contester ces faits ? Les écarterons-nous tous et dirons-nous
que ces témoins étaient des séducteurs, qu'ils
mentaient ou qu'ils étaient dans un état
d'hallucination quand ils ont présenté ces choses ?
Est-il logique de notre part de faire quelque chose de ce genre ? Je
dis que non. Je dis que quand un homme va à l'encontre de
toutes ces preuves et dit que personne n'est jamais revenu des morts,
c'est soit un ignorant soit un insensé ; peut-être les
deux. Le fait reste que ces témoin disaient la
vérité
et ils sont témoins de Dieu.
Le
Seigneur a dit qu'il susciterait certains témoins pour
témoigner du rétablissement de l'Évangile et de
la parution du Livre de Mormon et « malheur à celui qui
rejette la parole de Dieu ! » (2 Néphi 27:14)
C'est
dû soit à l'ignorance soit à la méchanceté
lorsque, alors que toutes ces preuves leur sont présentées,
ils les écartent et disent que nous n'avons aucune preuve, je
dis que cela se dressera au dernier jour comme témoignage
contre eux et qu'ils devront voir les choses en face. J'accepte cela
comme vrai. Je n'accepte pas cela comme vrai simplement parce que
Joseph Smith l'a dit, parce qu'Oliver Cowdery l'a dit, parce que
David Whitmer l'a dit, que Martin Harris et que Sidney Rigdon l'ont
dit.
Je
dis que c'est vrai parce que l'Esprit du Seigneur lui-même a
rendu ce témoignage à mon âme. Je sais cela comme
eux le savaient : pas parce que j'ai été en la présence
de ces saints messagers, mais parce que le Seigneur a accompli sa
promesse pour moi, comme il l'a certainement fait pour beaucoup
d'entre vous (voir Matthieu 7:7-11 ; Jean 7:15-17 ; Jacques 1:5-7; 1
Cor. 2:1-16).
Je
sais que Jésus-Christ vit. Je sais qu'il est le Fils de Dieu,
le Rédempteur du monde ; que par son ministère, par sa
mort et l'effusion de son sang, tous les hommes peuvent recevoir la
rémission des péchés en obéissant à
l'Évangile et que, par leur fidélité et leur
obéissance jusqu'à la fin, ils recevront l'exaltation
dans le royaume de Dieu.
C'est
aussi vrai qu'il est vrai que nous sommes aujourd'hui dans ce
bâtiment. Malheur aux hommes qui ferment les yeux et les
oreilles à cette connaissance. Néphi le savait. En
écrivant sur ce sujet, il savait ce qui arriverait, et il dit
: « Malheur aux sourds qui ne veulent pas entendre…
malheur aux aveugles qui ne veulent pas voir. » (2 Néphi
9:31-32)
La
vérité est là, les preuves sont là,
écrasantes. Nous devrions savoir cela. Nous ne devrions pas
avoir de doute. Nul ne devrait se demander si des hommes peuvent ou
non ressusciter. Cela a été fait. Cela se fera. Le
Seigneur rendra à chaque âme son corps dans la
résurrection ; l'esprit et le corps seront inséparablement
réunis pour ne plus jamais être divisés,
conformément aux plans de notre Père céleste.
(Joseph
Fielding Smith, Doctrine du salut, volume 2, chapitre 14)