Dinosaure
Jim
Hal
Williams
1980
Note
de la Rédaction : L'article
qui suit présente les travaux de James A. Jensen,
paléontologiste des vertébrés mondialement
réputé, professeur à l'université Brigham
Young à Provo (Utah), aux États-Unis et évêque
dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. Son intérêt pour les animaux fossiles commença
lorsqu'il était âgé de huit ans dans une petite
ville du centre de l'Utah. Avant d'être attaché à
BYU, le Dr Jensen a travaillé à la direction du musée
paléontologique de Harvard. Il a découvert les plus
grands et les plus petits dinosaures du monde. Au cours de son étude
de l'histoire de la terre tant en Amérique du Nord qu'en
Amérique du Sud et dans l'Antarctique, il a découvert
au minimum trois douzaines de créatures préhistoriques
inconnues dont trois portent son nom : Ischigualastiajenseni,
Probainognathusjenseni et Austrobrachyopsjenseni. Bien que la théorie
de l'évolution soit contredite par les Écritures et la
révélation moderne, le Dr Jensen insère cette
théorie dans ses explications. Comme les autres scientifiques
membres de l'Église, il utilise la terminologie, la datation
et la chronologie de la communauté scientifique, en attendant
que la vérité dissipe le désaccord. Les
prophètes ont toujours encouragé l'étude des
sciences. James A. Jensen n'est que l'un des nombreux scientifiques
membres de l'Église réputés dans leur domaine de
recherche.
Quelqu'un
a-t-il jamais essayé de vous convaincre qu'une autruche est un
dinosaure vivant ? « Dinosaure Jim » le
pourrait ! Et vous ne trouveriez pas grand-chose pour réfuter
ses arguments.
« Dinosaure
Jim », c'est le Dr James A. Jensen, paléontologiste
des vertébrés mondialement réputé,
professant à l'Université Brigham Young à Provo
(Utah), établissement scolaire privé appartenant à
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
(les mormons). Plus que par quoi que ce soit d'autre, c'est à
cause d'anciennes coquilles d'oeufs que le Dr Jensen proclame qu'une
autruche est un dinosaure survivant.
Il a fait
une minutieuse étude scientifique de coquilles d'oeufs
fossiles semblables aux coquilles d'oeufs d'autruche qu'il avait
trouvées parmi des ossements de dinosaures au centre de l'Utah
voici plusieurs années. Cela l'a amené à
conclure qu'il y a actuellement des dinosaures survivants. Depuis
lors il a rassemblé la plus grande diversité qui soit
au monde de fragments de coquilles d'oeufs de dinosaures et de
« reptiles à plumes ».
Le Dr
Jensen appelle la famille des ratites les « reptiles à
plumes ». Ce groupe inclut l'autruche et autres oiseaux
appelés « coureurs » de divers
continents. Son appellation de ces animaux « reptiles à
plumes » ou dinosaures vivants a fait se hérisser
les plumes des ornithologues du monde entier. Mais un examen
microscopique des coquilles de leurs oeufs met un point final à
l'argument.
Le Dr
Jensen a étudié de fines lamelles de coquilles d'oeufs
fossiles et modernes au microscope sous lumière polarisée.
Les résultats sont stupéfiants. Les coquilles fossiles
ressemblent aux oeufs d'autruche plutôt qu'à ceux des
oiseaux. « Certaines protéines et certains acides
aminés originels se trouvaient toujours dans les coquilles
d'oeufs fossiles, dit-il. Un examen de leur structure cristalline
interne sous lumière polarisée m'a amené à
conclure qu'elles sont, de quelque manière, apparentées
aux petits dinosaures ressemblant à l'autruche et appelés
Ornithomimus, Struthiomimus et Ornithosuchus. »
Il
accepte la possibilité que parmi certains savants sa théorie
de dinosaures vivants a à surmonter une sérieuse
inertie académique pour des raisons en majeure partie non
académiques. Il croit que la clef du mystère est
enfouie dans les plumes. « De nombreux chercheurs ont dit,
dans le passé, que l'autruche ne descend pas d'ancêtres
qui volent. Je suis cependant le premier à étudier le
problème sous l'angle d'oeufs fossiles, et ils jettent une
lumière nouvelle sur le problème, explique le Dr
Jensen, parce que leur étude représente une nouvelle
ouverture scientifique pour considérer le problème. »
Un manque
de connaissance dans le passé de la véritable identité
de ce qu'on appelle les « oiseaux coureurs »
provient d'une simple fausse idée concernant les plumes. « Les
gens semblent automatiquement croire, dit-il, que parce qu'un animal
a des plumes, cela signifie qu'il vole ou que ces ancêtres
volaient. Mais la présence de plumes peut avoir une
signification différente. Voler n'a rien à voir avec
l'origine et la fonction primaire des plumes, affirme le savant. Les
plumes ont pour origine une isolation thermique ; de petits
reptiles à plumes les adaptèrent ensuite pour voler, en
tant que fonction secondaire. »
Il croit
que l'Ornithomimus, un des anciens dinosaures semblables à
l'autruche, avait des plumes qui étaient trop fragiles pour
être conservées en même temps que son squelette
fossile. Les savants appellent « dinosaures »
les créatures fossiles semblables à l'autruche plutôt
que de les appeler « reptiles à plumes »,
simplement parce que les plumes ne furent pas conservées avec
leurs ossements. « Nous ne savons pas vraiment s'ils
avaient des plumes, mais quelque chose dans l'histoire des fossiles
doit être le « reptile fossile » qui a
certainement existé avant les oiseaux. »
Le Dr
Jensen explique qu'il fut un temps où il n'y avait pas
d'animaux à sang chaud sur la terre : il n'y avait que
des poissons, des amphibies et des reptiles au sang froid. Les
animaux au sang chaud apparurent lorsque les reptiles engendrèrent
sur leur peau une couverture isolante qui leur permit de rester
chauds tout le temps.
Deux
groupes différents de reptiles se muèrent en animaux à
sang chaud à peu près à la même époque :
vers le début de la période triasique, au cours de
l'ère mésozoïque. « Un de ces groupes
était formé par les reptiles pseudo mammifères
qui évoluèrent en mammifères modernes. Le second
groupe engendra graduellement un revêtement d'écailles
bouffantes qui devint finalement une couverture complète de
plumes isolantes, dit le savant. J'appelle ces animaux des « reptiles
à plumes » parce qu'ils vivaient des millions
d'années avant que quoi que ce soit puisse planer –
et, à plus forte raison, voler.
« Il
y avait de petits et de grands reptiles à plumes. Certains des
petits évoluèrent et devinrent des oiseaux qui volent,
tandis que les grands restèrent simplement sur le sol pour
survivre avec succès jusqu'à nos jours »,
dit-il. « C'était une manière d'auto
préservation pour les petits. La présence de plumes sur
leur corps leur donna la possibilité d'apprendre à
voler, ce qui améliora leurs possibilités de rassembler
de la nourriture et leur donna une meilleure possibilité de
survie. Les grands coururent, tout simplement, loin de leurs ennemis
comme l'autruche le fait avec plein succès actuellement en
Afrique. »
Différentes
caractéristiques permettent de considérer l'autruche
comme un dinosaure :
– Elle
n'a pas de bréchet au sternum auquel attacher les muscles pour
voler.
– Elle
a un simple palais reptilien et non pas un palais complexe comme
celui des oiseaux.
– Elle
a deux doigts avec des griffes aux pattes antérieures (que
certains appellent ses ailes).
– Son
squelette est assemblé lâchement et ne pourrait, pour
cette raison, supporter l'énorme pression des muscles de vol.
Le squelette d'un oiseau est disposé de manière
compacte (comme un panier) pour résister
aux muscles de vol. Sa queue est très particulière pour
l'aider en vol.
« L'autruche
a un squelette très lâche, mais c'est un animal très
solide, dit le Dr Jensen. Je m'attaquai un jour à l'une
d'elles dans un zoo pour examiner sa patte antérieure (aile).
À ma grande satisfaction, je sentis deux doigts avec ongle sur
ce court appendice. »
L'autruche
n'a que des plumes de duvet (ou d'isolation) et aucune plume pour le
vol. L'autruche appartient à un groupe d'animaux à
plumes appelé 'ratites' qui fait allusion à leur
sternum plat. Ce groupe comprend l'émeu en Australie, le
casoar en Nouvelle Guinée, le nandou en Amérique du
Sud, et diverses formes éteintes comme le dinornis de
Nouvelle-Zélande. »
Le Dr
Jensen affirme que ces créatures isolées sont
simplement des reptiles à plumes dont certain s pourraient
être en fait des dinosaures survivant aujourd'hui. La tortue et
le crocodile existaient avant les dinosaures. Il pose la question :
« Pourquoi des reptiles à plumes n'auraient-ils pu
survivre avec eux jusqu'à maintenant ? »
Outre les
autruches, il y a d'autres étranges créatures à
plumes vivant dans le monde, de nos jours, et ressemblant à la
fois aux reptiles et aux oiseaux. On les appelle « hoazins »
et ils vivent dans le système d'écoulement des eaux de
l'Amazone, en Amérique du Sud, selon le Dr James A. Jensen. Il
est d'accord pour dire que ce sont vraiment des oiseaux.
« L'hoazin
ressemble fort à un oiseau et se comporte généralement
comme un oiseau, dit-il. Mais il vole en faisant de laborieux efforts
comme s'il n'était pas encore parvenu à maîtriser
l'art de voler. En fait, la région de contrôle du vol
n'est pas fort développée dans son cerveau. »
Le savant
explique que « les atterrissages » de l'hoazin
dans les arbres sont de véritables désastres. « Il
approche nerveusement de son point d'atterrissage, et n'ayant
apparemment pas la possibilité de ralentir sa course, il
s'écrase dans l'arbre et s'enfonce de plusieurs pieds à
travers les branches en battant des ailes dans une tentative forcenée
d'arrêter sa vitesse acquise. » Après être
finalement parvenu à se poser dans un état de complet
désarroi, les ailes de travers et sans doute n'ayant qu'un
pied accroché à une branche, le hoazin entreprend alors
de se relever pour arriver à se percher.
Le hoazin
adulte a à peu près la taille d'une petite poule ;
il a le plumage coloré allant du blanc aux bruns et aux
jaunes, avec une haute huppe de plumes en forme de peigne sur le
sommet de la tête. Mâles et femelles sont exactement
identiques en apparence et eux seuls parviennent à se
distinguer les uns des autres, explique-t-il. Plusieurs couples
partagent le même nid qui est généralement
construit de 3 à 5 mètres au-dessus de l'eau parmi de
grosses branches. Le Dr Jensen dit : « Quand les
oisillons sont effrayés, ils plongent dans l'eau par-dessus le
bord du nid et nagent vers des racines proches et grimpent hors de
l'eau. Plus tard, quand le danger semble passé, ils émettent
un « bip, bip », appel qui permet aux parents
de les localiser. Les adultes les encouragent alors et les guident
pour revenir dans le nid. »
Il dit
que pour atteindre le nid les jeunes grimpent au tronc d'arbre en se
servant des mains et des pieds pour se frayer un passage à
travers les espaces qui se présentent entre les branches
entrecroisées. Une couvée est capable de ramper autour
du nid, presque tout de suite après l'éclosion.
« Quand
les poussins sont un peu plus âgés, ils vont explorer
les grosses branches qui entourent le nid, explique-t-il. À ce
moment-là, un groupe d'adultes se placent tout près les
uns des autres, les ailes largement déployées, pour
faire ensemble un dais complètement fermé au-dessus des
poussins qui explorent. Ceci les protége des aigles et autres
prédateurs aériens à l'oeil perçant. »
Le Dr
Jensen dit que les jeunes sont pleinement quadrupèdes
immédiatement après l'éclosion – avec
de puissants doigts tenaces et des griffes à leurs membres
antérieurs. Ces doigts régressent quelque peu au fur et
à mesure qu'ils avancent en âge et qu'ils ne sont plus
aussi vitaux pour leur style de vie. Mais ce qui reste de ce doigt de
l'aile continue à servir dans une certaine mesure pour les
aider à se redresser quand ils atterrissent en s'écrasant.
« Les
hoazins sont des créatures à l'odeur forte qui ont une
chair tellement nauséabonde que les indigènes ne
veulent pas les manger, dit le savant. Leur nom courant dans
certaines localités est « hanna puant ».
Que sont
exactement les hoazins ? Le Dr Jensen répond : « Ce
sont manifestement des oiseaux, mais ils font partie d'un groupe qui
n'est devenu totalement aérien que dans les temps géologiques
récents. Nous pourrions les appeler des « évolutionnaires
délinquants », parce qu'ils sont la preuve vivante
que tous les oiseaux n'ont pas tous évolué simplement à
partir d'un ancêtre reptile mais qu'ils ont plutôt de
nombreux points d'origine reptilienne qui se sont certainement étalés
sur de nombreux millions d'années. »
Une
comparaison des différents ordres d'oiseaux aujourd'hui révèle
parmi eux une grande variation dans l'adaptation. Et le Dr Jensen
pose la question : « Est-ce simplement une adaptation
à l'environnement largement répandue comme nous pouvons
la voir chez l'aigle, l'oiseau mouche, le flamant ou est-ce parce que
les oiseaux modernes ne se perchent pas tous sur le même
échelon évolutionniste de l'échelle du
développement ? »
Il fait
remarquer que la réalité primitive du hoazin semble
venir à l'appui de la notion qu'il est la dernière
créature à devenir un oiseau, bien qu'il y ait ceux qui
contestent ce fait. « On a écrit si peu au sujet du
hoazin, que j'ai été incapable de déterminer
s'il en existe plus d'une espèce. »
La
préoccupation du Dr Jensen est maintenant de déterminer
quelle est la créature fossile qui pourrait être appelée
le premier oiseau du monde. Le savant dit que depuis plus d'un
siècle, une petite créature fossile trouvée dans
le calcaire bavarois d'Europe a été appelée le
plus vieil oiseau du monde… ou « le premier
oiseau ». « Il a reçu cette distinction
simplement parce qu'il avait des plumes, lesquelles étaient
des plumes du type duvet et non pas des plumes pour voler comme nous
les voyons sur les ailes des oiseaux modernes »,
précise-t-il.
Ce
prétendu premier oiseau est appelé « Archaeopteryx »
et on en n'a trouvé que trois squelettes fossiles. « Quoi
qu'il en soit, dit-il, des empreintes de plumes étaient
présentes avec chacun des trois spécimens. Malgré
la présence de plumes, le squelette est celui d'un petit
dinosaure coleurosaurien et seulement vaguement ressemblant à
celui d'oiseaux modernes.
« Si
les plumes n'avaient pas été conservées avec le
spécimen, il aurait sûrement été identifié
et classé comme petit dinosaure, dit-il. Son fémur (os
supérieur arrière de la patte) était attaché
au pelvis par un joint à rotule bien développé
– donnant à l'animal la possibilité de
courir et de pivoter à même le sol. Il avait la patte
postérieure d'un habitant du sol et non pas celle d'une
créature qui passe son temps dans les airs ou perchée
dans un arbre. »
Le
paléontologiste ajoute que le fait qu'il n'a pas de sternum à
bréchet est une sérieuse déficience du squelette
de l'archaeopteryx qui le situe comme « non oiseau ».
« Ce bréchet chez les oiseaux est une structure
profonde du type omoplate sur laquelle s'insèrent les
puissants muscles de vol. Ainsi, sans un endroit pour attacher ces
muscles, l'archaeopteryx ne pouvait voler ; c'était
probablement un piètre planeur. »
Il ajoute
que l'archaeopteryx a d'autres caractéristiques d'un
non-oiseau, comme par exemple l'omoplate (scapulaire), un bras du
type reptilien et un humérus avec des os des mains non réunis,
et, en général, un squelette lâche non attaché.
« Un
squelette d'oiseau est modifié en une structure compacte du
type panier pour résister à la terrible pression des
muscles de vol. L'archaeopteryx a comparativement un squelette aux os
déliés. Sa colonne vertébrale n'était pas
réduite, ni les vertèbres soudées les unes aux
autres ; les côtes n'étaient pas rattachées
les unes aux autres non plus, et il avait une longue queue semblable
à celle d'un petit dinosaure », ajoute le Dr
Jensen.
Le Dr
John H. Ostrom, de l'université de Yale, qui fait
internationalement autorité sur l'origine des oiseaux, déclare
qu'il doute même que l'archaeopteryx ait eu la faculté
de planer. Il considère le développement du type aile
de la patte antérieure comme étant une spécialisation
adaptée pour aider à rassembler de la nourriture. Il
propose la version suivante : la patte antérieure peut
avoir été utilisée pour capturer de petites
proies volantes telles que des insectes, un peu comme la
chauve-souris les déroute vers sa bouche quand elle se
nourrit.
Pourquoi
l'archaeopteryx est-il appelé « le plus ancien – ou
le premier – oiseau » alors qu'il pouvait à
peine planer et encore moins voler ? Le Dr Jensen dit que la
réponse est évidente : les trois squelettes
fossiles qui ont été trouvés avaient conservé
l'empreinte de plumes et ont donc été appelés
oiseaux. Il demande : « La présence de plumes
sur une créature en fait-elle un oiseau ? Non,
définitivement non ! Avant d'en décider, nous
devons faire des investigations sur l'origine et la fonction première
des plumes. »
Il fait
remarquer que dans l'histoire primitive de la terre, il n'y avait de
plumes sur aucun animal. Alors, d'où sont-elles venues ?
Où ont-elles trouvé leur origine ? Le Dr Jensen
dit : « Si nous examinions la patte de certains
oiseaux en commençant par le pied (lequel est recouvert
d'écailles) et que nous regardions vers le haut, nous verrions
une transition à partir des écailles, vers des écailles
bouffantes, pour arriver aux écailles bouffantes allongées,
puis aux premières courtes plumes et finalement aux plumes
bien développées qui apparaissent sur la partie
supérieure de la patte. Ceci permet de comprendre la façon
dont les plumes ont évolué à partir d'écailles,
si nous leur donnons suffisamment de temps pour semblable
développement. »
L'animal
ne peut pas volontairement acquérir une nouvelle structure
corporelle pour se rendre capable d'un nouveau comportement tel que
voler. « En d'autres termes, dit le Dr Jensen, un reptile
pourrait s'asseoir pendant 100 millions d'années sur le bord
d'une falaise et penser plumes… sans que jamais la première
pousse de la moindre plume n'apparaisse pour qu'il apprenne à
voler. Les obtenir par anticipation serait aussi impossible que de
s'asseoir sur le banc d'un parc et de penser suffisamment longtemps
argent pour que s'accumule un important compte en banque. »
Pour acquérir des plumes (ou un important compte en banque) il
faut adapter des structures ou des avoirs existants.
Le Dr
Jensen explique que dans les premiers temps triasiques, des choses
très importantes et enthousiasmantes commencèrent à
arriver parmi les vertébrés. « C'est alors
que les grandes tendances évolutives commencèrent
réellement à devenir évidentes. Nous sommes
capables, à partir de ce temps-là, de reconnaître
le développement des tortues, des crocodiles, des dinosaures,
des mammifères et des reptiles à plumes. Et
probablement qu'à la fin du Trias, les oiseaux se
développèrent à partir des reptiles à
plumes. » Il dit que les reptiles acquirent des plumes
pour les tenir au chaud et non pour leur permettre de voler.
Cela a
pris un temps très long pour que les reptiles à sang
froid se transforment en oiseaux à sang chaud. Il explique :
« Pour commencer, un simple isolement à la surface
de la peau des reptiles leur permettait de retenir plus longtemps la
chaleur qu'elle avait absorbée pendant une journée
chaude. Si cet isolement devenait plus efficace, le reptile serait
capable de maintenir son activité à un niveau vital
lorsque la température environnante descendrait trop bas pour
que les créatures à sang froid puissent assurer leurs
fonctions. »
Le Dr
Jensen dit que les premières plumes qui se développèrent
à partir d'écailles étaient de simples plumes de
duvet (isolement). « Un oiseau a deux types distincts de
plumes : les plumes de duvet et les plumes de vol. Les
plumes d'une aile d'oiseau (qui lui permettent de voler) ont des
structures mécaniques très complexes, dit-il. Elles
sont composées de minuscules barbes et barbules qui s'ouvrent
et se ferment quand les plumes poussent ou tirent l'air, permettant à
l'air d'être attrapé et relâché. Ces plumes
de vol se développèrent évidemment à
partir des simples plumes de duvet, explique le Dr Jensen. Ce
processus a dû prendre énormément de temps, car
il est quasi incroyable pour moi que la plume simple se soit même
développée. »
Le
développement d'une forme (espèce) d'animal vers une
autre est le résultat d'un long processus de changements
progressifs. La « survivance du plus adapté »
est une bonne manière d'envisager le processus.
Étant
donné que les reptiles ont le sang froid et ne peuvent se
mouvoir que quand leur température monte à un certain
degré ils peuvent être des proies faciles pour les
prédateurs qui ont le corps plus chaud, c'est-à-dire
des animaux dont le corps a une température constante plus
élevée. « Toute créature capable de
supporter de basses températures trouvera certainement que ses
voisins au sang froid sont une source facile de nourriture »,
estime le savant.
Le
développement à la surface de la peau des reptiles ne
fût-ce que de minces écailles bouffantes retarderait la
perte par convection de la chaleur après le coucher du soleil.
Semblable
créature aux écailles bouffantes serait alors capable
de se mouvoir pendant un peu plus de temps que son voisin à la
peau lisse. Elle pourrait faire une course supplémentaire pour
assurer sa sécurité ou rassembler un peu plus de
nourriture avant que les températures fraîches
l'immobilisent.
Le Dr
Jensen ajoute : « Plus les écailles
deviendraient bouffantes, plus elles seraient efficaces pour retarder
la perte de chaleur et contribueraient ainsi à améliorer
le taux de survie de la créature en lui permettant d'être
active plus longtemps chaque jour. »
Ainsi le
lent processus de la « survie du mieux adapté »
s'applique-t-il et les reptiles évoluent-ils en reptiles à
plumes parce que ceux qui survivaient le plus longtemps étaient
les plus aptes à avoir le plus de descendance ce qui, à
son tour, favoriserait une tendance vers la nouvelle faculté.
L'été
dernier, dans le Colorado occidental, le Dr Jensen a fait une
saisissante découverte dans une carrière à
ossements fossiles. La formation des roches, dans la carrière,
a le même âge que les sédiments qui produisirent
l'Archaeopteryx.
Il a
découvert dans la carrière certains restes d'un
véritable oiseau « volant » dont il
assure qu'il détrônera l'archaeopteryx de son perchoir
de « plus ancien oiseau connu ». Il a le même
âge et il pouvait voler alors que l'archaeopteryx pouvait à
peine planer.
Le nouvel
« oiseau primitif » était capable d'un
vol soutenu, et, pour cette raison était moins susceptible de
tomber dans une mer ou une lagune et d'être préservé
sous forme de fossile pour la science moderne, comme ce fut le cas
pour l'archaeopteryx.
Le Dr
Jensen explique : « Une autre raison pour laquelle
nous n'avons pas trouvé plus tôt de restes d'oiseaux
primitifs est probablement la nature extrêmement fragile de
leurs os. Les quelques rares qui trouvèrent le chemin des
rivières de montagne furent probablement détruits alors
qu'ils étaient emportés par le cours des eaux en même
temps que des objets plus lourds, tels des roches et des ossements de
grands dinosaures.
« Nous
ne devons qu'à un rare accident de conservation que les os
creux et fragiles que nous avons trouvés aient été
déposés dans les sables fins de notre carrière »,
expliqua le Dr Jensen.
Qu'est-ce
qui vint en premier lieu : la poule ou l'oeuf ? Le Dr James
A. Jensen a été très intéressé par
cette question comme n'importe quel jeune à l'école.
Pourquoi est-il si intéressé ? Parce qu'au cours
de ces dernières années il a découvert une
grande variété de coquilles d 'oeufs fossiles tandis
qu'il mettait à jour des ossements de dinosaures dans les
montagnes de l'Utah central.
Une de
ses intéressantes conclusions, après qu'il ait fait des
recherches préliminaires, c'est que, contrairement à la
croyance populaire, tous les dinosaures ne pondaient pas des oeufs.
Certains mettaient au monde des petits vivants.
L'épaisseur
d'une coquille d'oeuf dépend de la taille de l'oeuf. Un oeuf
de deux litres a besoin d'une coquille qui soit plus de deux fois
plus épaisse que celle d'un oeuf de un litre. Ceci est régi
par une loi de physique. Le Dr Jensen dit : « Pour
cette raison, un œuf suffisamment grand pour contenir l'embryon
d'un dinosaure de 80 tonnes aurait dû avoir une coquille plus
épaisse que la grosse paroi d'une canalisation d'égout,
et le bébé dinosaure aurait eu besoin d'un
marteau-piqueur pour se forger un passage pour éclore. Nous
trouverions alors ces énormes fragments de coquilles d'oeufs
près de la carrière de dinosaures comme des tuiles
brisées. On n'a trouvé nulle part sur la terre de si
grosses coquilles d'oeufs. » La plus épaisse
coquille d'oeuf fossile jamais trouvée a cinq millimètres
d'épaisseur et c'était celle de l'éléphant
bird (espèce éteinte) de Madagascar.
Les
recherches du Dr Jensen ont révélé que ces
coquilles d'oeufs fossiles sont chimiquement très stables et
qu'elles contiennent des protéines et des acides aminés
originels. L'examen de nombre de ces coquilles fossiles au microscope
en utilisant la lumière polarisée, révèle
une structure cristalline plus complexe que celle des oiseaux
modernes. Cette structure montre comment la coquille a été
formée sur la membrane de l'oeuf et le montre mieux que ne
puisse être observé le processus dans les coquilles
d'oeufs d'oiseaux.
Le
paléontologiste précise : « Une des
découvertes les plus significatives a été un
groupe de fragments d'oeufs fossiles dont la matière ressemble
étroitement aux coquilles d'œufs d'autruches. »
Ceci l'a mené à conclure qu'il a dû y avoir une
créature du genre de l'autruche vivant avec des dinosaures.
Ceci le mène à son ultime conclusion que l'autruche
est, en fait, un dinosaure survivant.
Le plus
gros oeuf fossile trouvé par le Dr Jensen vient des montagnes
à l'Est de Salt Lake City et a 11 centimètres de
diamètre et 24 centimètres de long. « Cet
oeuf ressemble à ceux trouvés dans divers nids d'oeufs
de dinosaures découverts en Chine, dit-il, et certains des
nids de dinosaure chinois contenaient jusqu'à 40 oeufs
disposés de façon radiale (circulaire). »
Ces
groupes d'oeufs ont été trouvés reposant sur
leur petite extrémité, car ils émergeaient
manifestement de l'oviducte, petite extrémité en tête.
Mais la question énigmatique est : Comment la femelle du
dinosaure faisait-elle pour les disposer, un à un, en un
cercle et d'aussi unique façon ?
« Les
oeufs émergeaient de l'oviducte derrière la patte
arrière de la femelle, sous son corps, et, comme les reptiles
modernes, elle ne voyait probablement jamais les oeufs. »
Le Dr Jensen a fait deux douzaines de moulages de son plus grand oeuf
fossile et s'est appliqué, sur le rivage du lac, à
faire l'expérience de la ponte des oeufs d'un dinosaure.
Pouvait-il,
lui, creuser un trou dans le sable de la plage et placer les oeufs
dans ce trou, un par un, sur leur petite extrémité en
un groupe symétrique similaire à celui pondu par
l'habile dinosaure chinois ? Il a découvert qu'il ne
pouvait y parvenir malgré son grand cerveau et son agileté
qui se comparent favorablement à la masse de plusieurs tonnes
du dinosaure supposé peu intelligent.
Le Dr
Jensen a dû engager un garçon pour l'assister. Et ce
n'est qu'alors, avec leurs quatre mains et leurs pouces habiles
qu'ils purent simuler la disposition des oeufs de dinosaure groupés
dans un nid. Il raconte qu'il s'éveille encore souvent la nuit
en se demandant comment le dinosaure chinois faisait pour placer ses
oeuf, aussi soigneusement et avec une telle précision dans le
nid.
D'importantes
collections d'oeufs de dinosaures ont été rassemblées
en France, en Chine et en Mongolie avec quelques autres spécimens
venant d'autres pays. Le Dr Jensen a découvert une plus grande
diversité d'oeufs fossiles dans les montagnes de l'Utah
central que ne représentent toutes les autres collections
réunies.
Les
dépôts d'oeufs fossiles français ont produit des
millions de fragments de coquilles, mais qui ne représentent
que huit ou neuf variétés de créatures éteintes.
La Mongolie et la Chine ont réuni à peu près
deux douzaines de variétés, tandis que les montagnes de
l'Utah central ont donné environ quatre douzaines d'espèces
différentes.
« Un
oeuf est produit dans les tissus mous du corps de la femelle et n'est
jamais rattaché au squelette, dit le Dr Jensen. II est
impossible, pour cette raison, de déterminer actuellement
quels sont les parents de quelqu'oeuf fossile que ce soit. Certains
chercheurs ont attribué certains parents à des oeufs
fossiles sur la base de preuves indirectes telles que oeufs et
ossements enfouis ensemble. Ceci ne veut pas dire que la créature
identifiée par ces ossements ait pondu ces oeufs déterminés.
La seule preuve existante en la matière est que les ossements
et les oeufs ont été enfouis ensemble. »
Le savant
a également noté que certains lézards et
serpents modernes donnent naissance à des petits vivants,
plutôt que de déposer leurs oeufs dans le sol. L'oeuf
est simplement retenu dans le corps de la mère, sans coquille
dure, jusqu'à ce qu'il soit prêt à éclore,
moment auquel il sort.
« Ceci
serait une méthode idéale de protection de l'oeuf pour
les gros dinosaures, observe-t-il, car aucun mammifère
primitif aux yeux en vrille ne pourrait y avoir accès en tant
que source de nourriture. Quand le petit dinosaure sortait du corps
de sa mère, il était sans aucun doute capable de se
mouvoir facilement et de répondre à l'instinct de
préservation. »
Le savant
dit qu'il n'est pas possible de déterminer si, oui ou non,
toutes les coquilles d'oeufs de sa collection appartiennent à
des dinosaures. Une des variétés à surface lisse
a une microstructure fort similaire à celle des coquilles
d'oeufs d'autruche et était probablement produite par des
reptiles à plumes qui étaient les ancêtres des
autruches.
Étant
donné que les oeufs représentent un produit fini, et
non pas quelque chose qui n'a grandi qu'à moitié, on
peut dire que la collection du Dr Jensen représente des
animaux de nombreuses tailles différentes. Et parce qu'il a
trouvé certains restes du squelette d'un petit dinosaure gros
comme la moitié d'une poule, il continue à chercher
pour trouver ses oeufs.
Les
dinosaures pépiaient-ils ou gazouillaient-ils ? Il se
peut que l'humanité ne puisse jamais répondre à
cette question parce que tout ce que l'on a pour étudier ces
animaux éteints ce sont leurs ossements fossiles. Le Dr Jensen
a cependant découvert quelque chose qui pourrait bien avoir
caqueté parce que cela ressemble à une petite poule ! Cette
petite créature est un des plus petits dinosaures du monde,
découverts jusqu'ici. Il appartient à l'espèce
Dryosaurus et a été récemment découvert
par le Dr Jensen au Colorado Occidental.
« La
plupart des gens pensent généralement aux dinosaures
comme ayant la dimension d'une maison mais il y avait une grande
variété de types de dinosaures qui se présentaient
dans toutes les tailles », dit le paléontologiste.
On sait
très peu de choses des petites créatures telles que
celle que le Dr Jensen a découverte, parce que les restes
trouvés sont incomplets. Une petite mâchoire avait les
dents peu espacées au tranchant aigu suggérant un
carnivore, mais, en réalité, elles appartenaient à
un herbivore ; c'est-à-dire que, au lieu d'être
taillées comme des poignards, les dents étaient
relativement carrées au bout.
« Cette
petite créature s'en servait probablement pour déchiqueter
bourgeons et feuilles qu'elle mangeait, suppose le Dr Jensen, et,
probablement dévorait-elle également des insectes dont
certains étaient peut-être des libellules aux ailes
d'une envergure de 160 mm. »
Le savant
pense aussi que l'animal avait probablement des plumes pour recouvrir
son squelette semblable à celui d'un oiseau. Il a également
trouvé en Utah le squelette d'un petit dinosaure de la taille
d'une dinde. Il appartient au fameux dinosaure appelé
Hypsilophodon qui est proposé depuis longtemps comme l'ancêtre
possible des oiseaux.
De
nombreuses publications représentent cette créature
soit perchée sur un arbre soit y grimpant. Le squelette
découvert par le Dr Jensen est le meilleur qu'on ait jamais
trouvé du Hypsilophodon et il montre des pieds qui ne peuvent
servir qu'à la marche sur le sol. « II était
tout à fait incapable de se percher sur les arbres, c'est la
raison pour laquelle on doit se demander s'il est un ancêtre
d'oiseaux, fait-il observer. La plus importante valeur scientifique
de cette découverte réside dans le fait que cette
petite créature est quasi identique à une espèce
trouvée en Angleterre. C'est la première fois qu'un
dinosaure européen de la période Jurassique a été
découvert en Amérique du Nord.
« La
signification de cette découverte est rattachée au
mouvement des continents, car il signifie qu'il y avait toujours
quelque lien de terre entre l'Amérique du Nord et l'Europe à
la fin de la période Jurassique. Avant cela, on croyait que
les continents étaient séparés depuis longtemps
à cette époque. »
Dans une
autre carrière du Colorado, le Dr Jensen a trouvé les
preuves d'une surprenante variation dans la taille des dinosaures.
Les plus petits restes fossiles qu'il a découverts là-bas
sont des ossements du diamètre d'un cure-dents et une vertèbre
de cinq millimètres de longueur.
Les plus
grands ossements qu'il a trouvés à ce même
endroit qu'il appelle la Dry Mesa Quarry, sont ceux d'une gigantesque
créature qui aurait pu regarder par la fenêtre du
quatrième étage d'un bâtiment. « Ce
monstre avait des omoplates d'approximativement 2,5 m de long ;
c'est le plus grand dinosaure ou animal de terre ferme jamais
découvert », dit le Dr Jensen. Cet herbivore errait
dans les terres supérieures semi-tropicales de l'Ouest des
États-Unis il y a environ 140 millions d'années. »
Celle
découverte représente une nouvelle espèce qui
est similaire au Brachiosaurus. Il n'existe qu'un seul squelette de
Brachiosaurus et il se trouve dans un musée de Berlin Est. Il
a été trouvé en Afrique orientale et sa tête
s'élevait approximativement à 14,3 mètres du
sol.
Le
nouveau géant de Dry Mesa du Dr Jensen avait le cou d'une
longueur d'environ 13,7 mètres, ce qui veut dire qu'il devait
avoir une taille d'environ 15 mètres de haut. Ce groupe
particulier de dinosaures portait le cou en posture verticale
comparable à celle de la girafe. Les dinosaures mieux connus :
le Brontosaure et le Diplodocus, portaient le cou en position plus ou
moins horizontale. Le paléontologiste a maintenant retrouvé
la plupart des vertèbres du cou de sa grande découverte.
La plus grande de ces vertèbres mesure plus de 1,38 mètre
de long tandis que la plus courte dépasse le mètre
(3,28 pieds).
Le
premier de ces os gigantesques a été découvert
en 1972 et la carrière a été fouillée
trois fois depuis celle année-là, livrant environ 45
tonnes de restes. Les ossements fossiles conservés dans la
carrière de Dry Mesa représentent les os disloqués
de plus de 16 espèces différentes d'animaux éteints,
nouveaux ou inconnus.
L'an
dernier il a découvert une vertèbre de près de
cinq pieds (1,50 m) dans celle carrière. Ceci éclipse
la plus grande vertèbre de brontosaure qui mesure trois pieds
(0,90 m). Il a également découvert des côtes
d'environ 2,50 mètres de long. Le Dr Jensen dit : « Ceci
signifie que si vous vouliez mettre votre table dans sa cage
thoracique, vous devriez grimper sur la table pour changer une
ampoule parce que le plafond se trouverait à environ 4 mètres
du sol. »
Il n'a
pas encore découvert jusqu'ici les longs os des palles mais il
pense que l'humérus et le fémur ont au moins 2,40
mètres de long. Le plus grand fémur de dinosaure
jusqu'ici connu a moins de sept pieds (2,10 mètres) de long et
appartient au Brachiosaurus trouvé près de Grand
Junction, au Colorado, en 1900.
Le Dr
Jensen a provisoirement donné le nom de « Supersaurus »
à ce nouveau géant, mais uniquement dans un but de
référencement. Le travail continue à la carrière
et quand on aura trouvé à peu près la moitié
des ossements du squelelle, il écrira un article scientifique
le décrivant comme une nouvelle espèce et lui donnera
un nom scientifique.
La
découverte de tels restes gigantesques d'un animal vertébré
a posé une sérieuse question pour les
paléophysiologistes. « En considérant la
pression du liquide dans une colonne verticale, la question qui se
pose est : Quel genre de coeur ce supersaurus avait-il pour
pouvoir pomper du sang à plus de 15 mètres de haut ? »
demande le Dr Jensen. Il souligne qu'une colonne d'eau de 15 mètres
exercerait la fantastique pression de 1511 grammes au centimètre
carré dans le coeur.
Il ajoute
: « Bien sûr, nous ne saurons jamais quelle était
la grandeur du coeur ni quel était le diamètre de la
principale artère du cou du Supersaurus. Mais nous pensons
généralement que le coeur d'un reptile n'est pas aussi
vigoureux que celui d'un mammifère parce que son coeur
ralentit quand la température descend jusqu'à ce qu'il
s'arrête complètement quand l'animal devient trop froid.
Par contre, un coeur de mammifère continue à battre à
une allure régulière quelle que soit la température
extérieure. »
Est-il
possible que le Supersaurus ait eu des stations auxiliaires de
pompage-relai à intervalles réguliers jusqu'à
son cou pour accomplir le travail ? se demande-t-il, ou,
peut-être avait-il deux coeurs, ou peut-être simplement
un supercoeur aussi grand qu'un ours polaire ?
Les
ossements du squelette sont la seule partie des animaux vertébrés
trouvée par les paléontologistes. « C'est
pourquoi, il se peut que nous ne sachions jamais exactement à
quoi ressemblaient les organes en tissu mou, les muscles et autres
parties de l'animal à moins que nous n'en trouvions un jour
des empreintes fossilisées, dit le Dr Jensen. Ni les dures
griffes cornées ni le bec des dinosaures ne sont jamais
conservés. Nous ne pouvons donc que difficilement espérer
que les parties molles aient survécu sous forme fossile. »
Il est
cependant intéressant de savoir que des paléontologistes
ont trouvé des dinosaures de la même espèce sur
les continents africain, européen, indien et en Amérique
du Nord et du Sud. Comment
est-ce possible ? La réponse à cette question a
emmené le Dr Jensen vers l'Amérique du Sud et vers
l'Antarctique à la recherche d'une preuve de l'existence d'un
supercontinent mythique appelé continent de Gondwana.
Comment
un paléontologiste détache-t-il un os fossile de la
roche à 85° au-dessous de zéro ? « Ce
n'est pas facile » admet le Dr James A. Jensen. Il a dû
faire face à un tel problème lorsqu'il s'est retrouvé
en train de lutter pour grimper les pentes, balayées par le
vent, des montagnes transantarctiques à 240 kilomètres
du Pôle Sud, où il a eu le nez et les joues gelés.
L'Antarctique
est un continent plus grand que les États-Unis et l'Europe
réunis. À peu près 93 % de l'eau douce de
la terre se trouvent dans un énorme bloc de glace reposant à
sa surface. Cette glace représente un volume d'environ 30
millions de kilomètres cubes.
La
découverte par hasard d'un petit fragment d'os fossile par un
géologue dans l'Antarctique représente l'étape
vers la solution d'un mystère qui, depuis un siècle, a
tourmenté les savants. Le Dr Jensen dit : « Ceci
concerne la stabilité de la croûte terrestre. Différents
chercheurs scientifiques sont arrivés à la conclusion
que de grandes parties de la surface terrestre ont bougé, se
cognant l'une l'autre et changeant d'emplacement pendant des millions
d'années. »
Certains
de ces savants étudiaient les plantes fossiles, d'autres les
animaux marins fossiles et d'autres encore la nature même des
fonds marins. Ils ont proposé la notion qu'à une
certaine époque tous les continents de la terre étaient
réunis en un gigantesque supercontinent appelé Pangea.
« La
partie Sud de cette grande masse de terre a été appelée
Continent de Gondwana après que certains travaux aient été
réalisés sur des plantes fossiles chez les Gonds de
l'Inde », explique le Dr Jensen. Bien que l'accumulation
de données et d'indices semblaient justifier le concept d'une
unique masse de terre, il n'y avait pas eu de preuve jusqu'à
présent pour vérifier son existence. S'il y avait
eu une telle masse de terre dans les temps géologiques
primitifs, elle expliquerait aisément le fait que les
paléontologistes trouvent les mêmes espèces
d'animaux fossiles sur différents continents », dit
le savant.
En 1969,
le Dr Jensen est allé en Antarctique pourvoir s'il pouvait y
trouver quelque preuve fossile qui rattacherait ce continent à
d'autres. Il s'était précédemment rendu deux
fois en Amérique du Sud en quête de la même chose.
La plus
grande partie de la surface de l'Antarctique étant cachée
par les grandes masses glaciaires, certains endroits de formations
rocheuses seulement sont exposés à la vue dans les
montagnes transantarctiques où des vents incroyablement
violents affouillent les pics et les arêtes.
Le Dr
Jensen fit partie d'un programme scientifique des États-Unis
qui dirige différents projets scientifiques en Antarctique.
Avec trois autres personnes il forma une petite unité qui fut
déposée loin dans une région inexplorée
des montagnes transantarctiques pour y chercher des ossements
fossiles. Ils se trouvaient à 800 kilomètres d'une base
d'approvisionnement établie sur l'île de Ross. Leur camp
se trouvait près du glacier Beardmore, route vers le Pôle.
Là,
par une dure journée de décembre, le Dr Jensen fendit
un petit bloc de grès qui révéla la mâchoire
supérieure d'un animal insolite antérieurement connu
seulement en Afrique et en Inde. C'était une curieuse créature
appelée Lystrosaurus, un animal terrestre paresseux qui ne
savait ni nager ni voler ni être transporté endormi de
quelque manière d'un continent vers un autre.
Ce que le
savant avait découvert était un Lystrosaurus Murrayi,
espèce antérieurement connue uniquement en Afrique. Il
trouva aussi une défense brisée et d'autres portions de
crâne d'un animal de type sud-américain connu comme
étant un dicynodont, animal hautement spécialisé
à mi-chemin entre les mammifères et les reptiles.
Ce furent
là les premiers fossiles d'animaux strictement terrestres à
avoir été trouvés dans l'Antarctique. Ils
marquèrent le début des travaux des paléontologistes
des vertébrés sur le dernier continent à devoir
être travaillé par cette discipline.
Lors
d'une précédente expédition sur les contreforts
des Andes en Argentine, le Dr Jensen avait découvert un
dicynodont à peu près identique à celui connu
venant d'Afrique. Sa découverte dans l'Antarctique a accéléré
la création d'une nouvelle discipline des « nappes
tétoniques » qui est l'étude du mouvement de
nappes continentales sur la surface de la terre.
Le Dr
Jensen dit : « De précédents travaux
scientifiques sur la dispersion du fond des mers, sur la vie des
plantes fossiles (qui quand elles étaient en vue pouvaient
être transportées endormies de quelque manière)
et l'étude des animaux marins fossiles (qui, vivants,
pouvaient nager n'importe où dans les océans) n'ont pas
prouvé que les continents ont été réellement
unis pour n'en former qu'un dans l'histoire primitive de la terre. Il
restait à la découverte d'un animal terrestre fossile à
établir le bien-fondé de la théorie du
supercontinent. »
Dans
l'année de la découverte du Dr Jensen, il y eut une
explosion de littérature scientifique, en grande partie de
travaux déjà en cours ou terminés mais dont la
publication était en veilleuse par suite de l'absence de
preuves. Le Lystrosaurus a apporté cette preuve.
« C'est
une nécessité biologique pour les animaux de
communiquer entre eux pour arriver à maintenir les mêmes
espèces dans deux régions différentes, explique
le savant. La découverte de la même espèce de
Lystrosaurus en Afrique et dans l'Antarctique prouve que ces deux
continents étaient réunis à l'époque où
ces animaux vivaient sur terre. »
Le
paléontologiste explique que le Lystrosaurus vivait à
la période Triasique, période pendant laquelle les
dinosaures sont apparus. À partir de ce moment, les dinosaures
se multiplièrent en de nombreuses variétés pour
dominer complètement la terre pendant près de 150
millions d'années. Ils étaient abondants pendant les
périodes qui ont suivi : la période Jurassique et
la période Crétacée. Des restes fossiles de
dinosaures ont été trouvés dans chaque
continent, à l'exception de l'Antarctique. Là, les
formations susceptibles de les contenir ne sont pas exposées à
la vue mais sont toujours enfouies sous des masses de glace et de
neige. »
Le petit
dinosaure terrestre trouvé par le Dr Jensen en Utah central et
qui est de la même espèce que celui trouvé en
Angleterre, présente une preuve supplémentaire d'un
lien terrestre continu entre l'Europe et l'Amérique du Nord 45
millions d'années environ après que les Lystrosaurus
vivaient.
Le
travail du Dr Jensen sur trois continents a été financé
par l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. En tant que chrétien pratiquant, il se voit
souvent poser la question : « Pourquoi votre Église
fouille-t-elle dans l'évolution alors que d'autres Églises
restent aussi éloignées que possible de ce sujet ? »
Ce à quoi il répond très simplement :
« Parce que nous savons pourquoi la terre a été
créée et que, pour cette raison, nous sommes intéressés
par la façon dont elle a été faite. Et mon
travail m'amène à découvrir les témoignages
de sa création qui ont été préservés. »
Pendant
qu'il exhumait le plus grand dinosaure du monde dans l'Ouest du
Colorado, plus de 800 personnes venant de tous les États-Unis
et de quatre pays étrangers ont parcouru 70 kilomètres
de rude route de montagne pour visiter le terrain des fouilles.
Un film
primé « The Great Dinosaur Discovery »
réalisé par l'université Brigham Young est
montré dans les classes et à la télévision
en de nombreux pays. Il est continuellement projeté chaque
jour au George C. Page Museum à La Brea Tar Pits à Los
Angeles, en Californie.
Source :
L'Étoile, mars, avril et mai 1980, pages locales