Brigham Young
  à propos des noirs
 

La Rédaction 
 
 
    
      L'un des objectifs des détracteurs de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est de parvenir à faire passer les saints pour des gens racistes. Certains d'entre eux ont consacré leur vie à consulter les archives de l’Église, profitant qu’elles sont ouvertes au public, pour relever dans les magazines et les discours des dirigeants de l’Église les propos qui, à notre époque, ne sont plus politiquement corrects. Il leur suffit ensuite de sortir ces propos de leur contexte, de les présenter dans un certain ordre et le tour est joué : l'idée est propagée dans l’opinion publique que les saints des derniers jours sont des gens racistes.
 
      Nos détracteurs piochent par exemple dans les propos de Brigham Young (1801-1877), deuxième président de l’Église.
 
      Ils citent ses propos sur la restriction imposée aux noirs quant à la prêtrise et leur rattachement à Caïn (voir Brigham Young's adresses, Church Historical Dept., 5 février 1852 ; Journal of Discourses, vol. 2, 1854, p. 143 ; vol. 7, 1859, p. 290-291). Ce faisant, ils omettent de préciser que non seulement ces propos n'étaient pas perçus comme politiquement incorrects par la société de l'époque, mais que la conception de Brigham Young sur l’origine de la peau noire était commune à tout le monde chrétien.
 
      De plus, ils passent sous silence la distinction faite par Brigham Young entre les décrets divins et l’obligation morale des hommes de se traiter en égaux :
 
      « Les noirs doivent être traités comme des êtres humains et pas d'une manière pire que les animaux. Pour les mauvais traitements infligés à cette race, les blancs seront maudits, à moins qu'il ne se repentent » (Journal of Discourses, 1860, vol. 10, p. 111).
 
      Nos détracteurs dénoncent une déclaration de Brigham Young qui dit : « Si l’homme blanc qui appartient à la race élue mélange son sang avec la postérité de Caïn, la punition selon la loi de Dieu sera la mort sur le champ » (Journal of Discourses, vol. 10, 1863, p. 110). Mais ils ignorent que par ces propos Brigham Young paraphrase l’Ancien Testament où l’Éternel dit à son peuple élu, au sujet de peuples étrangers (dont les Cananéens, voir Deutéronome 7:1) :
 
      « Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils ; car ils détournaient de moi tes fils, qui serviraient d'autres dieux, et la colère de l'Éternel s'enflammerait contre vous : il te détruirait promptement » (Deutéronome 7:3-4 ; voir aussi Genèse 24:3,37 ; 28:1-2, 6-9).
 
      Nos détracteurs ne disent pas à leur public que Brigham Young cite la Bible, y compris lorsqu'il emploie l’expression « race élue » empruntée à l’apôtre Pierre (1 Pierre 2:9). Ils détournent plutôt ces propos en laissant entendre que parce que 3 ans plus tard, en 1866, un noir a été assassiné en Utah, ce serait en conséquence des propos de Brigham Young. Leurs lecteurs oublient entre-temps que Brigham Young comme l’Ancien Testament parlent du châtiment réservé à la personne qui fait partie du peuple « élu », non à celle qui n'en fait pas partie. Ils oublient également que dans la citation biblique l'auteur du châtiment est l'Éternel lui-même, pas l'homme. Et nos accusateurs ne font aucune référence au nombre de noirs assassinés la même année dans les autres États des États-Unis car s'ils le faisaient, cela ruinerait leur démonstration.
 
      D'autre part, ils ne croient pas un instant que Brigham Young ait pu faire une distinction entre les décrets divins et la manière dont les hommes doivent se traiter entre eux. C’est pourquoi, ils ne citent pas une autre de ses déclarations :
 
      « Les hommes seront appelés en jugement pour la façon dont ils ont traité les noirs » (Journal of Discourses, 1863, vol. 10, p. 250).
 
      Ou alors, s'ils la citent, c'est pour faire apparaître une contradiction entre ces propos et les déclarations de Brigham Young mentionnées plus haut, en ignorant la distinction déjà rappelée.
 
      Par ailleurs, nos détracteurs dénoncent la déclaration suivante de Brigham Young : « La postérité de Cham qui par lui est la postérité de Caïn, selon la malédiction encourue par lui, sera l’esclave de ses frères, elle sera l’esclave des esclaves de ses semblables jusqu’à ce que Dieu enlève la malédiction et nul pouvoir ne pourra l’empêcher » (Journal of Discourses, vol. 12, 1868, p. 184).
 
      Cependant, ils ne font pas mention du passage équivalent de l’Ancien Testament où Noé prophétise l’esclavage du peuple de Canaan :
 
      « Et il dit : Maudit soit Canaan ! qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères ! Il dit encore : Béni soit l'Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave ! Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave ! » (Genèse 9:25-27)
 
      De nouveau, nos accusateurs ignorent que Brigham Young fait référence à l'Écriture sainte. 
 
      Ajoutons que, contrairement à ce que nous faisons ici, nos détracteurs ne datent pas les déclarations qu'ils dénoncent, ne suivent pas l’ordre chronologique de leur énonciation et les présentent hors de leur contexte littéraire et historique.
 
      De plus, lorsqu'ils commentent la révélation de 1978 qui étend le droit à la prêtrise à tous les hommes, sans considération de race ou de couleur, ils soulignent la contradiction de ce changement avec les déclarations de Brigham Young selon lesquelles les descendants de Caïn n’auraient accès à la prêtrise qu’après cette vie (voir Journal of Discourses, vol. 2, page 143).
 
      Cependant, ils omettent de citer Bruce R. McConkie, du Collège des Douze, qui a écrit : 
 
      « Notre littérature contient des déclarations de nos premiers dirigeants que nous avons interprétées comme signifiant que les noirs ne recevraient pas la prêtrise dans la mortalité. J'ai dit cela moi-même, et les gens m'écrivent pour me demander : ‘Vous avez écrit ceci, comment se fait-il qu’il en soit autrement aujourd’hui ?’ Tout ce que je puis dire est que le temps est venu pour les incroyants de se repentir et de croire au prophète vivant. Oubliez tout qui a été dit par moi-même, par le président Brigham Young, par le président George Q. Cannon ou par qui que ce soit d’autre, qui est contraire à la révélation actuelle. Nous avons parlé selon notre compréhension limitée, sans la lumière et la connaissance qui sont maintenant parvenues au monde. La vérité nous parvient ‘ligne sur ligne et précepte sur précepte’ (2 Néphi 28:30 ; Ésaïe 28:9-10 ; D&A 98:11-12 ; 128:21). Une mesure supplémentaire de lumière et d'intelligence nous est parvenue sur ce sujet particulier, qui remplace toute l’obscurité, tous les points de vue et toutes les conceptions du passé et les rend caduques. » (Sermons and Writings of Bruce R. McConkie, Part II - The mission of the Holy Ghost, 1989, Chapter 9, Revelation on the Priesthood)
 
      Rappelons à ce propos que la méthode des détracteurs de l'Église, qui consiste à présenter des déclarations individuelles de façon qu'elles la discréditent, se heurte à deux principes qui ont toujours eu cours dans l'Église. Le premier est la prépondérance d'une déclaration collective sur une déclaration individuelle ; le second est la prépondérance des autorités en exercice sur celles du passé (voir Qui définit la doctrine mormone ?
 
      Ces deux principes - celui qui donne autorité aux déclarations collectives et celui qui donne autorité aux dirigeants en exercice - font partie des mesures prévues par le Seigneur pour protéger son Église. Quand les détracteurs de l'Église puisent dans les déclarations ou publications individuelles de ses dirigeants pour leur démonstration, ils s'exposent à l'autorité de ces principes qui rendent caduque leur argumentaire.
 
      Si l'on ajoute que Journal of Discourses, source principale des citations incriminées, n'est pas une publication officielle de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (voir ici), nous aurons mis un point final à la polémique.
 
     
 
Voir aussi :
 
Comment faire passer les mormons pour des gens racistes (La Rédaction)
La restriction de la prêtrise (Joseph Bitanga)
 
     
Mis en ligne le 09/07/2011
Mis à jour le 06/05/2015